Je m’étais perdu Je recherchais des yeux Quelque chose qui bouge En bas, dans la rue Des gens très malheureux Criaient des slogans rouges Quand je suis descendu On m’a pris par le bras Poussé dans le manège Qu’est-ce que je fous là À crier comme ça En tête du cortège? J’aurai ma photo Avec mon nom en gros En tête de la liste Je vais être arrêté Ils vont me tabasser Me ficher communiste Chaque jour quelqu’un Veut me prendre la main Ma donner une image Un masque à porter Pour mieux pouvoir après L’enfermer dans sa cage Moi je veux vivre plus loin Reprenez vos papiers, vos titres et vos bulletins Moi je veux vivre plus loin Mais chaque jour quelqu’un Veut me prendre la main Me donner une image Un masque à porter Pour mieux pouvoir après L’enfermer dans sa cage Moi je garde ma voix Pour celui qui criera « La vie est une fête » On va brûler tout notre temps Et non plus seulement N’en vivre que les miettes
C’était un petit jardin Qui sentait bon le Métropolitain Qui sentait bon le bassin parisien C’était un petit jardin Avec une table et une chaise de jardin Avec deux arbres, un pommier et un sapin Au fond d’une cour à la Chaussée-d’Antin Mais un jour près du jardin Passa un homme qui au revers de son veston Portait une fleur de béton Dans le jardin une voix chanta
De grâce, de grâce, monsieur le promoteur De grâce, de grâce, ne coupez pas mes fleurs
C’était un petit jardin Qui sentait bon le Métropolitain Qui sentait bon le bassin parisien C’était un petit jardin Avec un rouge-gorge dans son sapin Avec un homme qui faisait son jardin Au fond d’une cour à la Chaussée-d’Antin Mais un jour près du jardin Passa un homme qui au revers de son veston Portait une fleur de béton Dans le jardin une voix chanta
De grâce, de grâce, monsieur le promoteur De grâce, de grâce, ne coupez pas mes fleurs
C’était un petit jardin Qui sentait bon le Métropolitain À la place du joli petit jardin Il y a l’entrée d’un souterrain Où sont rangées comme des parpaings Les automobiles du centre urbain C’était un petit jardin Au fond d’une cour à la Chaussée-d’Antin
C’était un petit jardin Au fond d’une cour à la Chaussée-d’Antin
Un petit poisson, un petit oiseau S’aimaient d’amour tendre Mais comment s’y prendre Quand on est dans l’eau Un petit poisson, un petit oiseau S’aimaient d’amour tendre Mais comment s’y prendre Quand on est là-haut
Quand on est là-haut Perdu aux creux des nuages On regarde en bas pour voir Son amour qui nage Et on voudrait bien changer Au cours du voyage Ses ailes en nageoires Les arbres en plongeoir Le ciel en baignoire
Un petit poisson, un petit oiseau S’aimaient d’amour tendre Mais comment s’y prendre Quand on est là-haut Un petit poisson, un petit oiseau S’aimaient d’amour tendre Mais comment s’y prendre Quand on est dans l’eau
Quand on est dans l’eau On veut que vienne l’orage Qui apporterait du ciel Bien plus qu’un message Et pourrait changer d’un coup Au cours du voyage Des plumes en écailles Des ailes en chandail Des algues en paille
Un petit poisson, un petit oiseau S’aimaient d’amour tendre Mais comment s’y prendre Quand on est dans l’eau Un petit poisson, un petit oiseau S’aimaient d’amour tendre Mais comment s’y prendre Quand on est là-haut
Pour une longue dame brune, j’ai inventé Une chanson au clair de la lune, quelques couplets. Si jamais elle l’entend un jour, elle saura Que c’est une chanson d’amour pour elle et moi.
Je suis la longue dame brune que tu attends. Je suis la longue dame brune et je t’entends. Chante encore au clair de la lune, je viens vers toi. Ta guitare, orgue de fortune, guide mes pas.
Pierrot m’avait prêté sa plume ce matin-là. A ma guitare de fortune j’ai pris le la. Je me suis pris pour un poète en écrivant Les mots qui passaient par ma tête comme le vent.
Pierrot t’avait prêté sa plume cette nuit-là. A ta guitare de fortune, tu pris le la, Et je t’ai pris pour un poète en écoutant Les mots qui passaient par ta tête comme le vent.
J’ai habillé la dame brune dans mes pensées D’un morceau de voile de brume et de rosée. J’ai fait son lit contre ma peau pour qu’elle soit bien, Bien à l’abri et bien au chaud contre mes mains.
Habillée de voile de brume et de rosée Je suis la longue dame brune de ta pensée. Chante encore au clair de la lune, je viens vers toi. A travers les monts et les dunes, j’entends ta voix.
Pour une longue dame brune, j’ai inventé Une chanson au clair de la lune, quelques couplets. Je sais qu’elle l’entendra un jour, qui sait demain, Pour que cette chanson d’amour finisse bien.
Bonjour, je suis la dame brune, j’ai tant marché. Bonjour, je suis la dame brune, je t’ai trouvé. Fais-moi place au creux de ton lit, je serai bien, Bien au chaud et bien à l’abri contre tes reins.
Je vous rassure, il s’agit de la même personne. Fabcaro c’est le diminutif qu’il utilise pour signer ses BD, réservant son nom d’état civil pour ses romans.
Je l’ai découvert il y a deux ans grâce au roman Le Discours. Un livre hilarant qui m’a valu une honte mémorable lors d’un voyage en train. Imaginez un livre où vous ne pouvez vous empêcher de rire sans discontinuer, du début jusqu’à la fin. Ça fait un bien fou ! Ça devrait être remboursé par la sécurité sociale.
Je me renseigne donc sur ce monsieur et j’apprends qu’il est surtout connu pour ses bandes dessinées, notamment une qui a eu un grand succès : Zaï, Zaï, Zaï, Zaï.
Ne voulant pas perdre une occasion de rire, je fonce chez mon libraire pour acheter l’ouvrage. Énorme déception ! Non pas sur le sujet – une critique de notre société –, mais sur le traitement, l’humour totalement absurde. Je ne peux pas nier qu’il vise juste, il appuie là où ça fait mal. Non seulement sa vision est fulgurante mais son style aussi ; en trois dessins il vous campe une situation et son ridicule. Diablement intelligent et brillant… Mais trop absurde pour moi. Je suis restée à distance, esquissant juste des sourires gênés, comme quand on veut faire partie d’un groupe, qu’on se force à rire de tout, qu’on veut faire genre « Oui, oui, moi aussi je trouve ça désopilant, quel génie ce mec !!! ».
Je sais très bien le faire : étudiante, j’ai fait croire à des tas de gens que j’adoooorais Raymond Devos, parce que tout le monde encense Raymond Devos. Alors que je HAIS Raymond Devos, ses jeux de mots pourris sur lesquels il insiste bien lourdement au cas où vous n’auriez pas compris. C’est chiant, pas drôle… mais ça ne se dit pas !!!
Mais je m’égare. J’ai donc rendu mon verdict : je suis fan des romans de Fabrice Caro… beaucoup moins des BD de Fabcaro.
Y’a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis !
Mon verdict a été confirmé par la lecture de son tout premier roman Figurec. Un livre drôle, fantasque et qui, une fois encore, sous une forme légère, est bien plus profond qu’il n’y parait. J’ai adoré.
Je n’avais donc aucune raison de me replonger dans une de ses BD, j’avais tranché, il n’y avait pas à y revenir. C’était sans compter sur ma voisine, qui, un jour, m’offre Open Bar. Je te le donne en mille, Émile, une BD de Fabcaro 😫. On l’applaudit bien fort !!!
Je la remercie « Comment t’as deviné ? J’adoooore Fabcaro ! ». Je rentre chez moi en maugréant, « bordel, je vais être obligée de la lire 😤 ».
C’est génial, j’ai adoré ! Pourtant, c’est toujours une critique de la société, c’est toujours de l’humour absurde. Je ne sais pas ce qui a changé… Peut-être moi ? Mais ça m’a déclenché de vrais éclats de rire, spontanés et irrépressibles. Et c’est bon !
C’est un recueil de situations quotidiennes qui balaie plein de sujets de société, de l’écologie à la politique en passant par l’éducation ou le tourisme, et j’en passe. Tout le monde en prend pour son grade, surtout moi 🥶. Oui, je dois avouer que je me suis bien reconnue, et plusieurs fois, même ! Entre les grandes tirades sur l’éducation des mioches ou encore les restaurants tellement snobs que leur carte est incompréhensible (mais je ne dis rien, surtout. Je reste imperturbable, des fois que je sois la seule conne à ne rien comprendre), j’avais un chouïa l’impression que cette BD parlait de ma vie.
Car c’est un éventail de nos tares, de nos contradictions et de notre bêtise aussi. Il fait mouche à chaque fois. C’est drôle, jouissif, percutant, corrosif. Ça m’a même donné envie de relire Zaï, Zaï, Zaï, Zaï, c’est vous dire !
Y’a pas à dire, qu’il s’appelle Fabrice Caro ou Fabcaro, ce mec est brillant !
J’adore Pénélope et ses BD. En quelques cases, elle réussit, tour à tour, à installer une ambiance, vous attacher aux personnages, vous faire rire et vous apprendre des choses. C’est émouvant, ça vous fait réfléchir, mais sans en avoir l’air. Ça pétille, ça virevolte. Bref, c’est génial, mieux que le cheval ! J’attendais donc sa nouvelle BD avec impatience, quand j’apprends qu’elle va revisiter un livre de Roald Dahl. Je ravale un sanglot de désespoir (oui, je suis très émotive 🥳). Je suis totalement hermétique à ce type, depuis toujours. Je n’ai jamais réussi à lire un ses livres en entier. Mon maximum c’est cinq pages. Encore moins à écrire son nom correctement (bon, ok, j’écris très rarement son nom 😩). Je ne suis vraiment pas fan du film Charlie et la chocolaterie qui me file un sentiment de malaise assez colossal. Personnellement, j’interdirais direct à mes mômes d’adresser la parole à un type comme Willy Wonka. Roald développe de multiples univers pleins de bizarreries, étranges et déroutants qui me font hyper ventiler. Pénélope va-t-elle réussir l’impossible ? Me le faire aimer ? Elle représente mon dernier espoir.
Ouiiiiiiiiiii !
L’histoire ? Un orphelin est recueilli par sa grand-mère. Elle lui révèle l’existence de sorcières tueuses d’enfants. Et, malheureusement pour lui, il va les rencontrer. La lutte est engagée.
Pénélope a dit « dans tous les bons bouquins pour enfants, le môme est orphelin dès la cinquième page ». On peut donc considérer qu’on a dans les mains un très bon bouquin.
Et c’est vrai ! C’est top ! L’histoire est soutenue, il y a du suspense, de vrais méchantes, c’est drôle, touchant, palpitant. Vous vous évadez et passez un merveilleux moment. C’est à la fois désuet et moderne, atypique et universel. Et la grand-mère 😍, mais la grand-mère 🤩🤩🤩, on en parle de la grand-mère ? On ne peut que l’aimer tellement elle est trash et fantasque.
Best grand-mère ever – Sacrées Sorcières – Pénélope Bagieu
Mais…
Je ne vais pas vous mentir, il y a quand même deux petits trucs qui m’ont gratouillée dans cette histoire. Tout d’abord, les sorcières sont (encore) affreuses. Pourquoi ? Ce sont des femmes qui n’aiment pas les enfants. 🧐🧐🧐. Vous la sentez la stigmatisation sous-jacente ? Autrefois, les sorcières étaient des femmes désobéissantes, différentes ou gênantes. De là à être différentes car elles ne veulent pas d’enfants… Pas vraiment de progrès. Mais bon, je ne m’attarde pas, je reste calme. Enfin, la fin 😱. OK, Roald ne prend pas ses jeunes lecteurs pour des demeurés, il ne leur sert pas un discours bêtifiant, les considère comme des êtres doués de raison et capables de tout lire. Tant mieux pour eux ! Mais moi je ne suis pas comme ça. Je veux une fin câlinou, que tout rentre dans l’ordre, et hop, on n’en parle plus. Or, la fin gratouille un peu quand même.
Conclusion, c’est tout de même un sacré bon livre… que je vous conseille vivement !
Je suis debout dans la cuisine et je ne pense à rien. Enfin à rien, c’est difficile, même impossible. Y a toujours un petit quelque chose qui vient on ne sait d’où, un détail sur le mur le papier peint, une parole pas digérée. Quand on voudrait avoir la tête vide ça nous vient comme ça. Je voudrais dormir.
Depuis le temps que je patiente Dans cette chambre noire J’entends qu’on s’amuse et qu’on chante Au bout du couloir Quelqu’un a touché le verrou Et j’ai plongé vers le grand jour J’ai vu les fanfares, les barrières Et les gens autour
Dans les premiers moments j’ai cru Qu’il fallait seulement se défendre Mais cette place est sans issue Je commence à comprendre Ils ont refermé derrière moi Ils ont eu peur que je recule Je vais bien finir par l’avoir Cette danseuse ridicule
Est-ce que ce monde est sérieux ? Est-ce que ce monde est sérieux ? Andalousie je me souviens Les prairies bordées de cactus Je ne vais pas trembler devant Ce pantin, ce minus ! Je vais l’attraper, lui et son chapeau Les faire tourner comme un soleil
Ce soir la femme du torero Dormira sur ses deux oreilles Est-ce que ce monde est sérieux ? Est-ce que ce monde est sérieux ? J’en ai poursuivi des fantômes Presque touché leurs ballerines Ils ont frappé fort dans mon cou Pour que je m’incline
Ils sortent d’où ces acrobates Avec leurs costumes de papier ? J’ai jamais appris à me battre Contre des poupées Sentir le sable sous ma tête C’est fou comme ça peut faire du bien J’ai prié pour que tout s’arrête Andalousie je me souviens
Je les entends rire comme je râle Je les vois danser comme je succombe Je pensais pas qu’on puisse autant S’amuser autour d’une tombe Est-ce que ce monde est sérieux ? Est-ce que ce monde est sérieux ?
Si, si hombre, hombre Baila, baila
Hay que bailar de nuevo Y mataremos otros Otras vidas, otros toros Y mataremos otros Venga, venga a bailar Y mataremos otros
I, I will be king And you, you will be queen Though nothing will drive them away We can beat them, just for one day We can be Heroes, just for one day And you, you can be mean And I, I’ll drink all the time ‘Cause we’re lovers, and that is a fact Yes we’re lovers, and that is that Though nothing, will keep us together We could steal time, just for one day We can be Heroes, forever and ever What d’you say ? I, I wish you could swim Like the dolphins, like dolphins can swim Though nothing, nothing will keep us together
We can beat them, forever and ever Oh we can be Heroes, just for one day I, I will be king And you, you will be queen Though nothing will drive them away We can be Heroes, just for one day We can be us, just for one day I, I can remember (I remember) Standing, by the wall (by the wall) And the guns, shot above our heads (over our heads) And we kissed, as though nothing could fall (nothing could fall) And the shame, was on the other side Oh we can beat them, forever and ever Then we could be Heroes, just for one day We can be Heroes We can be Heroes
We can be Heroes Just for one day We can be Heroes We’re nothing, and nothing will help us Maybe we’re lying, then you better not stay But we could be safer, just for one day Oh-oh-oh-ohh, oh-oh-oh-ohh, just for one day
Je n’ai pas dit mon dernier mot d’amour Il était là, posé en filigrane Dans son désert, il attendrait toujours Si vous n’aviez croisé ma caravane Au point du jour
Je n’ai pas fait ma dernière folie Dernière danse au bord du précipice Le grand écart juste avant l’embolie Mille soleils attendant le solstice Et l’embellie
Je n’ai pas dit cet éblouissement Colin-maillard à saveur enfantine Ni ce coup de foudre à retardement Si chamboulée que j’en oublie mes rimes Éperdument
Je n’ai pas fait ma dernière marelle Ni sur un pied remonté votre enfer Un bout de ciel collé à mes semelles M’a bientôt laissé la tête à l’envers Et sans cervelle
Je n’ai pas dit toutes les litanies Qui, comme l’eau, ruissellent de mes lèvres Vous n’y verriez que des fleurs d’insomnie Vous pourriez à raison les trouver mièvres Monotonie
Je n’ai pas fait mon tout dernier faux-pas Petit vertige annonçant la cassure Ce léger bruit vous ne l’entendrez pas Coquille d’escargot sous la chaussure Petit coma
Je n’ai pas dit les mots qu’on attendait Ni testament ni dernier inventaire Pas divulgué mon ultime regret Ni dévoilé mes blessures de guerre Je les tairai
Je n’ai pas fait ma dernière lessive Pas savonné les vieux restes de peur Pas recousu cette morsure vive Que l’on me fit à la place du cœur Pas si naïve
Je n’ai pas dit mon dernier mot d’amour Quand il viendra, l’aurez-vous reconnu ? S’il échouait dans votre arrière-cour Tâchez au moins qu’il ne soit pas perdu Pas confondu