ANDRE MALRAUX, l’homme qui osait ses rêves de Guillaume Villemot

Pourquoi ce livre ?

Parce que Guillaume me l’a gentiment envoyé… et dédicacé s’il vous plait (hé ouais, je connais des gens 🤣).

Parce que Guillaume est cultivé, mais surtout passionné et curieux. Je sens que je vais apprendre des choses.

Et je trouve que le titre « L’homme qui osait ses rêves » lui correspond aussi pas mal.

Mais pourquoi Malraux ?

Hein ?!!! Pourquoi ??? J’aime pas ce type.

  • Déjà, il me fait peur. A chaque fois que je regarde une photo de lui, j’ai l’impression qu’il va m’engueuler et me dire de filer dans ma chambre.
  • Ensuite, j’ai le sentiment qu’il a zéro humour. C’est bien simple, cherchez des photos de Malraux où il rigole (prenez un demi RTT).
  • Enfin, physiquement, il est moche. Bon, pas moche moche mais aucun charme (j’hallucine, je suis en train de parler du physique de Malraux 😱).

Mais j’avoue, je ne connais rien de lui. Enfin si, je sais que c’est un écrivain, qu’il a été ministre de la Culture sous de Gaulle et surtout, surtout qu’il a écrit et prononcé le discours du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon.

« Entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège » proclame-t-il avec sa voix caverneuse.

  • Alors de une, qui tu es pour donner des ordres à Jean Moulin ? Il entrera s’il veut bien.
  • De deux, si tu veux qu’il entre faut un peu donner envie, faut ambiancer.

Bon, bref, vous l’aurez compris, c’était pas gagné.

Il est comment le livre ?

Il est exactement ce dont j’avais besoin !

Pourquoi ? Car justement, Guillaume passe assez vite sur le Malraux que tout le monde connaît : le sérieux, l’habité, l’engagé, l’intellectuel, l’écrivain nobellisé ou le politique. Il nous fait découvrir un Malraux que je ne soupçonnais pas et qui est diablement rafraîchissant.

Malraux a été jeune, Malraux a été un aventurier, Malraux a été un farfelu, Malraux a aussi été un filou. Et ça fait un bien fou. Ça le rend plus humain, plus accessible, moins parfait, moins chiant. Guillaume le compare à deux aventuriers que l’on connaît tous, Indiana Jones et Tintin. La rencontre de la culture avec la pop culture !

Ce livre, écrit par un passionné, est passionnant. Il a réussi l’exploit de me donner envie d’en savoir plus sur André. Attention, j’ai pas dit que je le kiffais 🤣. Pas encore.

Car il reste une part de mystère. Même après le livre de Guillaume, surtout après le livre de Guillaume. Tout le monde court après quelque chose. Après quoi courait Malraux ?

BELLE DE JOUR de Joseph Kessel

Ça se dit bibliothécaire et ça n’a jamais lu Kessel !

Je ne connais rien de lui. Je le range vaguement aux côtés d’Hemingway. Comme Hemingway, son nom seul est terriblement évocateur. M’apparaît un physique, d’abord. Massif, un visage aux traits épais, taillés à la serpe, la peau burinée. Brun, forcément. Puis une personnalité. Hors norme. Du courage, du panache, de la passion. Et la vie qui va avec. Baroudeur, aventurier, journaliste puis écrivain, tous ces mots qui témoignent d’un appétit de vivre, d’une curiosité, d’une envie de comprendre et de rendre compte de son temps. Je sais qu’il a écrit Le Lion, le pendant que je m’en fais du Vieil homme et la mer d’Hemingway. Voilà où j’en suis, c’est-à-dire pas très loin. Et puis bon, on n’en parle pas tous les jours.

Sauf que, si, bizarrement, on commence à en parler tous les jours. Joseph entre dans la Pléiade cette année. Les articles sur lui fleurissent et titillent ma curiosité ! C’est lui qui a écrit Belle de Jour, La Passante du Sans-souci et l’Armée des Ombres. Honte totale, avant d’être des films, c’était des livres 😱. Catherine Deneuve est tellement belle sur la couverture de Belle de Jour. Ce livre semble tellement doux. C’est par lui que je vais commencer.

Un titre si délicat pour un livre sulfureux.

Il faudra un jour analyser les titres des œuvres de Kessel : La Passante du Sans Souci, L’Armée des ombres, Les mains du miracle, Le petit âne blanc. Des titres presque affectueux, poétiques dans leur simplicité qui, pourtant, recouvrent des sujets d’une intensité et d’une violence implacables.

Belle de Jour en fait partie.

Séverine est mariée à Pierre. Ils s’aiment, d’un amour pur, absolu. Mais, car il y a toujours un mais dans les histoires d’amour, cet amour n’est pas ou mal assouvi physiquement. Cela ronge Séverine au point qu’elle trouvera dans la prostitution un exutoire à sa frustration.

Ce livre est sorti en 1928. Quel scandale ça a du être ! Oser parler du désir féminin. Pas un désir soumis, réservé à son mari. Non, un désir brutal, bestial, qui vous terrasse et face auquel vous n’avez pas d’autre choix que de céder au premier venu.

Dissocier l’amour de la chair, prendre pour sujet une femme, bourgeoise qui plus est. Parler d’une prostitution choisie pour étancher des désirs réservés aux seuls hommes. Tout est immoral dans ce livre. Mais rien n’est vulgaire. Joseph est un peintre de l’âme, il ne juge pas Séverine, il dévoile et met en lumière sa solitude, ses tourments, ses souffrances. Comme ce personnage féminin est beau ! L’un des plus beaux que j’ai lu. Tellement de nuances, de délicatesse, de contradictions, de fragilité… et de force aussi. Séverine est tout ça. À côté d’elle, les hommes font pâle figure, monolithiques, empêtrés dans leur toute puissance et les conventions.

Je n’en reviens pas que ce soit un homme qui ait écrit ce livre. Comme Joseph devait aimer les femmes ! Car tout est amour dans ce livre.

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