Un petit poisson, un petit oiseau S’aimaient d’amour tendre Mais comment s’y prendre Quand on est dans l’eau Un petit poisson, un petit oiseau S’aimaient d’amour tendre Mais comment s’y prendre Quand on est là-haut
Quand on est là-haut Perdu aux creux des nuages On regarde en bas pour voir Son amour qui nage Et on voudrait bien changer Au cours du voyage Ses ailes en nageoires Les arbres en plongeoir Le ciel en baignoire
Un petit poisson, un petit oiseau S’aimaient d’amour tendre Mais comment s’y prendre Quand on est là-haut Un petit poisson, un petit oiseau S’aimaient d’amour tendre Mais comment s’y prendre Quand on est dans l’eau
Quand on est dans l’eau On veut que vienne l’orage Qui apporterait du ciel Bien plus qu’un message Et pourrait changer d’un coup Au cours du voyage Des plumes en écailles Des ailes en chandail Des algues en paille
Un petit poisson, un petit oiseau S’aimaient d’amour tendre Mais comment s’y prendre Quand on est dans l’eau Un petit poisson, un petit oiseau S’aimaient d’amour tendre Mais comment s’y prendre Quand on est là-haut
Je vous rassure, il s’agit de la même personne. Fabcaro c’est le diminutif qu’il utilise pour signer ses BD, réservant son nom d’état civil pour ses romans.
Je l’ai découvert il y a deux ans grâce au roman Le Discours. Un livre hilarant qui m’a valu une honte mémorable lors d’un voyage en train. Imaginez un livre où vous ne pouvez vous empêcher de rire sans discontinuer, du début jusqu’à la fin. Ça fait un bien fou ! Ça devrait être remboursé par la sécurité sociale.
Je me renseigne donc sur ce monsieur et j’apprends qu’il est surtout connu pour ses bandes dessinées, notamment une qui a eu un grand succès : Zaï, Zaï, Zaï, Zaï.
Ne voulant pas perdre une occasion de rire, je fonce chez mon libraire pour acheter l’ouvrage. Énorme déception ! Non pas sur le sujet – une critique de notre société –, mais sur le traitement, l’humour totalement absurde. Je ne peux pas nier qu’il vise juste, il appuie là où ça fait mal. Non seulement sa vision est fulgurante mais son style aussi ; en trois dessins il vous campe une situation et son ridicule. Diablement intelligent et brillant… Mais trop absurde pour moi. Je suis restée à distance, esquissant juste des sourires gênés, comme quand on veut faire partie d’un groupe, qu’on se force à rire de tout, qu’on veut faire genre « Oui, oui, moi aussi je trouve ça désopilant, quel génie ce mec !!! ».
Je sais très bien le faire : étudiante, j’ai fait croire à des tas de gens que j’adoooorais Raymond Devos, parce que tout le monde encense Raymond Devos. Alors que je HAIS Raymond Devos, ses jeux de mots pourris sur lesquels il insiste bien lourdement au cas où vous n’auriez pas compris. C’est chiant, pas drôle… mais ça ne se dit pas !!!
Mais je m’égare. J’ai donc rendu mon verdict : je suis fan des romans de Fabrice Caro… beaucoup moins des BD de Fabcaro.
Y’a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis !
Mon verdict a été confirmé par la lecture de son tout premier roman Figurec. Un livre drôle, fantasque et qui, une fois encore, sous une forme légère, est bien plus profond qu’il n’y parait. J’ai adoré.
Je n’avais donc aucune raison de me replonger dans une de ses BD, j’avais tranché, il n’y avait pas à y revenir. C’était sans compter sur ma voisine, qui, un jour, m’offre Open Bar. Je te le donne en mille, Émile, une BD de Fabcaro 😫. On l’applaudit bien fort !!!
Je la remercie « Comment t’as deviné ? J’adoooore Fabcaro ! ». Je rentre chez moi en maugréant, « bordel, je vais être obligée de la lire 😤 ».
C’est génial, j’ai adoré ! Pourtant, c’est toujours une critique de la société, c’est toujours de l’humour absurde. Je ne sais pas ce qui a changé… Peut-être moi ? Mais ça m’a déclenché de vrais éclats de rire, spontanés et irrépressibles. Et c’est bon !
C’est un recueil de situations quotidiennes qui balaie plein de sujets de société, de l’écologie à la politique en passant par l’éducation ou le tourisme, et j’en passe. Tout le monde en prend pour son grade, surtout moi 🥶. Oui, je dois avouer que je me suis bien reconnue, et plusieurs fois, même ! Entre les grandes tirades sur l’éducation des mioches ou encore les restaurants tellement snobs que leur carte est incompréhensible (mais je ne dis rien, surtout. Je reste imperturbable, des fois que je sois la seule conne à ne rien comprendre), j’avais un chouïa l’impression que cette BD parlait de ma vie.
Car c’est un éventail de nos tares, de nos contradictions et de notre bêtise aussi. Il fait mouche à chaque fois. C’est drôle, jouissif, percutant, corrosif. Ça m’a même donné envie de relire Zaï, Zaï, Zaï, Zaï, c’est vous dire !
Y’a pas à dire, qu’il s’appelle Fabrice Caro ou Fabcaro, ce mec est brillant !
Quand on n’a rien à dire et du mal à se taire, On peut toujours aller gueuler dans un bistrot, Parler de son voisin qui n’a pas fait la guerre, Parler de Boumedienne et de Fidel Castro, Parler parler parler… pour que l’air se déplace, Pour montrer qu’on sait vivre et qu’on a des façons, Parler de son ulcère ou bien des saints de glace, Pour fair’ croire aux copains qu’on n’est pas le plus con.
Quand on n’a rien à dire on parle de sa femme Qui ne vaut pas tripette et qui n’a plus vingt ans, Qui sait pas cuisiner, qui n’aime que le drame, Qui découche à tout va, qu’a sûrement des amants. On parle du Bon Dieu, on parle de la France Ou du Vittel-cassis qui vaut pas çui d’avant, On pense rien du tout on dit pas tout c’ qu’on pense. Quand on n’a rien à dire on peut parler longtemps.
Quand on n’a rien à dire on parle du Mexique De l’Amérique du Nord où tous les gens sont fous, Du Pape et du tiercé, des anti-alcooliques, Du cancer des fumeurs et des machines à sous, Des soldats, des curés, d’la musique militaire, De la soupe à l’oignon, de l’île de la Cité. Quand on n’a rien à dire et du mal à se taire On arrive au sommet de l’imbécillité.
J’ai toujours craqué pour son petit sourire timide… et sa musique !
Bon week-end à tous et RDV le 11 mars prochain !
J’abandonne sur une chaise le journal du matin Les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent J’attends qu’elle se réveille et qu’elle se lève enfin Je souffle sur les braises pour qu’elles prennent
Cette fois je ne lui annoncerai pas La dernière hécatombe Je garderai pour moi ce que m’inspire le monde Elle m’a dit qu’elle voulait si je le permettais Déjeuner en paix, déjeuner en paix
Je vais à la fenêtre et le ciel ce matin N’est ni rose ni honnête pour la peine » Est-ce que tout va si mal ? Est-ce que rien ne va bien ? L’homme est un animal » me dit-elle
Elle prend son café en riant Elle me regarde à peine Plus rien ne la surprend sur la nature humaine C’est pourquoi elle voudrait enfin si je le permets Déjeuner en paix, déjeuner en paix
Je regarde sur la chaise le journal du matin Les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent « Crois-tu qu’il va neiger ? » me demande-t-elle soudain « Me feras-tu un bébé pour Noël ? »