C’est un billet très court
Quelques mots griffonnés
Un p’tit billet d’amour
Sur un papier froissé
Un geste presque esquissé
Comme une maladresse
Comme un baiser volé
Une douce paresse
Comme on retient un mot qui pourrait vous blesser
L’ardeur qui le déplie, les doigts qui le délient
Et l’amour jaillit du papier déchiré
Et les mots s’enfuient, et tout est terminé
TEARS IN HEAVEN de Eric Clapton
Would you know my name ?
If I saw you in heaven
Would it be the same ?
If I saw you in heavenI must be strong
And carry on
‘Cause I know I don’t belong
Here in heavenWould you hold my hand ?
If I saw you in heaven
Would you help me stand ?
If I saw you in heavenI’ll find my way
Through night and day
‘Cause I know I just can’t stay
Here in heavenTime can bring you down
Time can bend your knees
Time can break your heart
Have you begging please
Begging pleaseBeyond the door
There’s peace, I’m sure
And I know there’ll be no more
Tears in heavenWould you know my name ?
If I saw you in heaven
Would you be the same ?
If I saw you in heavenI must be strong
And carry on
‘Cause I know I don’t belong
Here in heaven
JE N’AI PAS DIT de Anne Sylvestre
Photo Philomène Petit Jean
Je n’ai pas dit mon dernier mot d’amour
Il était là, posé en filigrane
Dans son désert, il attendrait toujours
Si vous n’aviez croisé ma caravane
Au point du jour
Je n’ai pas fait ma dernière folie
Dernière danse au bord du précipice
Le grand écart juste avant l’embolie
Mille soleils attendant le solstice
Et l’embellie
Je n’ai pas dit cet éblouissement
Colin-maillard à saveur enfantine
Ni ce coup de foudre à retardement
Si chamboulée que j’en oublie mes rimes
Éperdument
Je n’ai pas fait ma dernière marelle
Ni sur un pied remonté votre enfer
Un bout de ciel collé à mes semelles
M’a bientôt laissé la tête à l’envers
Et sans cervelle
Je n’ai pas dit toutes les litanies
Qui, comme l’eau, ruissellent de mes lèvres
Vous n’y verriez que des fleurs d’insomnie
Vous pourriez à raison les trouver mièvres
Monotonie
Je n’ai pas fait mon tout dernier faux-pas
Petit vertige annonçant la cassure
Ce léger bruit vous ne l’entendrez pas
Coquille d’escargot sous la chaussure
Petit coma
Je n’ai pas dit les mots qu’on attendait
Ni testament ni dernier inventaire
Pas divulgué mon ultime regret
Ni dévoilé mes blessures de guerre
Je les tairai
Je n’ai pas fait ma dernière lessive
Pas savonné les vieux restes de peur
Pas recousu cette morsure vive
Que l’on me fit à la place du cœur
Pas si naïve
Je n’ai pas dit mon dernier mot d’amour
Quand il viendra, l’aurez-vous reconnu ?
S’il échouait dans votre arrière-cour
Tâchez au moins qu’il ne soit pas perdu
Pas confondu
Tâchez au moins qu’il ne soit pas perdu
CHANSON DE LA SEINE de Jacques Prévert
Back to Paris !
La Seine a de la chance
Elle n’a pas de souci
Elle se la coule douce
Le jour comme la nuit
Et elle sort de sa source
Tout doucement, sans bruit…
Sans sortir de son lit
Et sans se faire de mousse,
Elle s’en va vers la mer
En passant par Paris.
La Seine a de la chance
Elle n’a pas de souci
Et quand elle se promène
Tout au long de ses quais
Avec sa belle robe verte
Et ses lumières dorées
Notre-Dame jalouse,
Immobile et sévère
Du haut de toutes ses pierres
La regarde de travers
Mais la Seine s’en balance
Elle n’a pas de souci
Elle se la coule douce
Le jour comme la nuit
Et s’en va vers le Havre
Et s’en va vers la mer
En passant comme un rêve
Au milieu des mystères
Des misères de Paris
L’AMOUR SOUS ALGORITHME de Judith Duportail
Youhouuuu, aurait-on découvert l’algorithme de l’amour ?
Ce livre est sorti récemment et a valu moult interviews à son auteure. Le sujet est MEGA attractif. Judith est journaliste et son ouvrage est présenté comme une enquête dont le contenu s’annonce explosif. Le résumé est plus qu’alléchant, jugez-en par vous même :
Après une rupture amoureuse, Judith Duportail s’inscrit sur l’application de rencontre Tinder. Pluie de textos, dizaines d’hommes à ses pieds, ego boosté…
Elle s’enivre. Jusqu’au jour où une information l’estomaque : l’application note secrètement ses utilisateurs sur leur “désirabilité”.
La journaliste prend alors le pas sur l’amoureuse. Épaulée par un hacker, un mathématicien et un avocat, elle se lance dans une quête qui l’amènera à plonger très loin dans les rouages des algorithmes et de son intimité. Jusqu’à découvrir un document de 27 pages susceptible de faire trembler Tinder.
Faire trembler une des applications les plus rentables de l’App Store ? J’achèèèèèète ! Ça fleure le scandale retentissant, la vilaine multinationale qui s’en donne à cœur joie sur le dos des pauvres naufragés de l’amour. Il va y avoir de sombres manœuvres, des méchants, des victimes, du pouvoir, de l’argent, du sang ??!! (je m’égare, je m’égare 🤪).
Ce livre est totalement addictif
Ça commence par une rupture, celle de Judith. J’adoooore. Oui, je sais, c’est mal mais j’assume, car comme disait Jules Renard (repris par Pierre Desproges) : « il ne suffit pas d’être heureux, encore faut-il que les autres ne le soient pas ».
Et ce livre est un petit bonbon bien sucré ! C’est toujours un bonheur, comme un baume bien gras, hydratant et confortable sur votre petit 💜 (ou égo), de constater que, non, vous n’êtes pas la seule à être TOUJOURS à côté de vos pompes, à vivre en dix secondes une myriades de sentiments que certaines personnes mettent une vie à ressentir, à douter de tout et n’importe quoi.
Judith s’en va donc chercher l’amour sur Tinder. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle s’en donne les moyens : régime pour correspondre aux canons de beauté, choix de la meilleure photo, humour saupoudré d’un soupçon d’esprit… Vous riez, vous compatissez, vous l’encouragez… Bref, vous vivez son histoire avec elle ! Lorsqu’elle commence son enquête sur le fonctionnement du site, qui n’est pas aussi transparent qu’elle l’imaginait, vous l’accompagnez dans ses investigations, assistez à ses découvertes. Du vrai reportage, caméra à l’épaule !
On sent la journaliste, son écriture est précise, fluide, incarnée, accessible. Pas de bavardage ni de verbiage. Elle est directe, punchy et drôle, avec un style très agréable à lire.
Alors ? Ce scandale ? Ben, Pile ET Face 🤔
C’est malin, ce titre 😤. Maintenant je vais avoir la chanson de Corynne Charby dans la tête toute la journée (les musiques pourries des 80’s : ma passion 🥳 ).
Mais revenons au livre. Si je résume, côté Pile : ce livre est addictif, instructif, agréable et rapide à lire. Son enquête est ultra documentée et sérieuse (pour autant que je puisse en juger, vu que je n’ai aucune légitimité en la matière)… Alors quoi ?!!!
Ben… Côté Face : franchement, ses révélations m’ont fait l’effet d’un glaçon dans une citerne (canicule oblige 🥵). Peut-être suis-je blasée ? Cynique ? Pas aussi féministe que je le revendique ? Peut-être ai-je lu trop d’articles sur les dangers relatifs aux données personnelles ? Peut-être n’ai-je pas saisi la portée de ses révélations. Sûrement un peu de tout ça.
- Alors, oui, Tinder surexploite ce qu’on appelle la Data, votre Data… mais comme tout le monde. Ça n’en reste pas moins un vrai problème. Et c’est le seul point qui m’a affolée un chouïa.
- Oui, Tinder décerne une note de « désirabilité » aux utilisateurs afin d’aiguiller les rencontres (en résumé : les winners avec les winners et les boloss avec les boloss). En même temps, c’était déjà le cas quand j’étais au collège !
- Oui, Tinder s’arroge une image de modernité et d’égalité Hommes-Femmes dans la relation amoureuse, alors que leurs algorithmes reprennent tous les critères de la société machiste.
- Oui, les facteurs tels l’éducation, le niveau social, le physique, l’âge… jouent un rôle prépondérant dans une mise en relation, y compris pour les femmes. Rien de vraiment nouveau sous le soleil. Ce serait pure hypocrisie de ne pas le reconnaître. On ne détruit pas des siècles d’éducation patriarcale en si peu de temps.
- Non, le hasard n’a pas sa place sur Tinder… comme dans les agences matrimoniales du siècle dernier. L’échelle a juste changé à l’heure d’internet et de la mondialisation.
C’est toujours délicat de parler de sentiments. Chacun arrive avec l’imaginaire qu’il s’est construit autour de l’amour, de la rencontre, de la découverte, du partage, de l’autre. Forcément, quand cet imaginaire se trouve confronté au réel (a fortiori sur un site de rencontres), le décalage peut être violent.
Même si je ne partage pas le sentiment de révolte de Judith, je suis d’accord sur un point : une femme avertie en vaut deux. Si le contrat était transparent dès le début, beaucoup de femmes hésiteraient à s’inscrire… ce qui ne ferait pas les affaires de Tinder vu qu’elles ne représentent qu’un tiers des utilisateurs !
J’ai adoré ce livre mais pas pour les « bonnes raisons » manifestement. Pas pour les raisons « vendues » dans le résumé ou par les médias. Je l’ai perçu comme divertissant, « feel good », le récit autobiographique prenant largement le pas sur les aspects journalistiques attendus, tels « enquête », « révélations ». Peut-être ai-je mal compris le contrat moi aussi ? 🤷🏻♀️
NEW-YORK, NEW-YORK par Liza Minnelli
Start spreading the news
I’m leaving today
I want to be a part of it
New-York, New-York
These vagabond shoes are longing to stray
And step a round of heart of it
New-York, New-YorkI want to wake up in that city, that doesn’t sleep
To find I’m king of the hill
Top of the heapMy little town blues,
Are melting away
I’ll make a brand new start of it
In old New-York
If I can make it there,
I’ll make it anywhere
It’s up to you
New-York, New-YorkNew-York, New-York
I wanna wake up, in the city that doesn’t sleep,
To find I’m king of the hill, head of the list
Cream of the crop at the top of the heapMy little town blues are melting away
https://youtu.be/ns6YbcoRy2U
I’ll make a brand new start of it, in old New-York
If I can make it there, I’d make it anywhere
Come on, come through New-York, New-York
LES DESSOUS CHICS de Serge Gainsbourg
Des chansons divines de Serge, il y en a à la pelle… mais c’est celle-ci… entre toutes… depuis toujours.
Les dessous chics
C’est ne rien dévoiler du tout
Se dire que lorsqu’on est à bout
C’est tabouLes dessous chics
C’est une jarretelle qui claque
Dans la tête comme une paire de claquesLes dessous chics
Ce sont des contrats résiliés
Qui comme des bas résilles
Ont filéLes dessous chics
C’est la pudeur des sentiments
Maquillés outrageusement
Rouge sangLes dessous chics
C’est se garder au fond de soi
Fragile comme un bas de soieLes dessous chics
C’est des dentelles et des rubans
D’amertume sur un paravent
DésolantLes dessous chics
Ce serait comme un talon aiguille
Qui transpercerait le coeur des filles
SUR UN TRAPÈZE de Alain Bashung
Pour Népoux, qui me maintient en équilibre sur le trapèze qu’est la vie 😘
On dirait qu’on sait lire sur les lèvres
Et que l’on tient tous les deux sur un trapèze
On dirait que sans les poings on est toujours aussi balèzes
Et que les fenêtres nous apaisent
On dirait que l’on soufflerait sur les braises
On dirait que les pirates nous assiègent
Et que notre amour c’est le trésor
On dirait qu’on serait toujours d’accord
J’ai traqué les toujours, déssossé les déesses,
Goûté aux alentours souvent changé d’adresse
Ce qui nous entoure l’extension de nos corps
Quand nous sommes à l’écart mineur chercheur d’or
Quand faut-il être pour ?
Que faut-il être encore ?
Quand faut-il être pour ?
Que faut-il être encore ?
On dirait qu’on sait lire sur les lèvres
Et que l’on tient tous les deux sur un trapèze
On dirait que sans les poings on est toujours aussi balèzes
Et que les fenêtres nous apaisent
Peut-être que la nuit le monde fait la trêve
Et qu’aujourd’hui ton sourire fait grève
On dirait qu’on sait lire sur les lèvres
Et que l’on tient tous les deux sur un trapèze
Peut-être que la nuit le monde fait la trêve
Et qu’aujourd’hui ton sourire fait grève
A CELLE QUI EST TROP GAIE de Charles Baudelaire
Ce poème, issu des Fleurs du Mal, fut interdit car contraire à la morale religieuse et publique.
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.Le passant chagrin que tu frôles
Est ébloui par la santé
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules.
Les retentissantes couleurs
Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l’esprit des poètes
L’image d’un ballet de fleurs.
Ces robes folles sont l’emblème
De ton esprit bariolé ;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t’aime !
Quelquefois dans un beau jardin
Où je traînais mon atonie,
J’ai senti, comme une ironie,
Le soleil déchirer mon sein ;
Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon coeur,
Que j’ai puni sur une fleur
L’insolence de la Nature.
Ainsi je voudrais, une nuit,
Quand l’heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
Comme un lâche, ramper sans bruit,
Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,
Et, vertigineuse douceur !
A travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T’infuser mon venin, ma soeur !
LE CAKE D’AMOUR de Peau d’Ane
Le Cake d’Amour, c’est ma madeleine à moi 😍😍😍
Préparez votre… préparez votre pâte
Dans une jatte… dans une jatte plate
Et sans plus de discours
Allumez votre… allumez votre four.
Prenez de la… prenez de la farine
Versez dans la… versez dans la terrine
Quatre mains bien pesées
Autour d’un puit creux… autour d’un puit creusé
Choisissez quatre… choisissez quatre ufs frais
Qu’ils soient du mat’… qu’ils soient du matin frais
Car à plus de vingt jours
Un poussin sort tou… un poussin sort toujours.
Un bol entier… un bol entier de lait
Bien crémeux s’il… bien crémeux s’il vous plait
De sucre parsemez
Et vous amalga… et vous amalgamez.
Une main de… une main de beurre fin
Un souffle de… un souffle de levain
Une larme de miel
Et un soupçon de… et un soupçon de sel.
Il est temps à… il est temps à présent
Tandis que vous… tandis que vous brassez
De glisser un présent
Pour votre fian… pour votre fiancé
Un souhait d’a… un souhait d’amour s’impose
Tandis que la… que la pâte repose
Lissez le plat de beurre
Et laissez cuire une… et laissez cuire une heure
