MAUDIE EST FOLLE de Thomas Fersen

Maudie est folle
Tout le monde le sait
Tout le monde l’a dit quand elle passait

Maudie a ses idées à elle
Pour le moins inhabituelles

Maudie est folle, Maudie est folle, Maudie est folle…

Elle entend bourdonner des mouches
Elle a peur qu’elles entrent dans sa bouche
Elle fait ses courses en robe de chambre
Et les gens ont peur de comprendre que

Maudie est folle, Maudie est folle, Maudie est folle…

Je suis la reine d’Angleterre
Je dors dans un lit à colonnes
Je suis la reine d’Angleterre

Maudie est folle

Depuis la faillitte de son père
Maudie a perdu ses repères
Un homme lui a fait une offense
Et les choses ont perdu leurs sens

Maudie est folle, Maudie est folle

Elle porte toujours quatre épaisseurs
Alors je veille sur ma sœur
Car elle est folle

Maudie est folle, Maudie est folle, Maudie est folle, Maudie est folle…

Je suis la reine d’Angleterre
Je dors dans un lit à colonnes
Je suis la reine d’Angleterre

Maudie est folle

L’ETRANGERE de Louis Aragon

Amour fou, grand amour ou simple romance… Qu’importe ! Du moment que le cœur s’emballe avec insolence !

Les Amoureux de Peynet

Il existe près des écluses 
Un bas quartier de bohémiens 
Dont la belle jeunesse s’use 
À démêler le tien du mien 
En bande on s’y rend en voiture, 
Ordinairement au mois d’août, 
Ils disent la bonne aventure 
Pour des piments et du vin doux.

On passe la nuit claire à boire 
On danse en frappant dans ses mains, 
On n’a pas le temps de le croire 
Il fait grand jour et c’est demain. 
On revient d’une seule traite 
Gais, sans un sou, vaguement gris, 
Avec des fleurs plein les charrettes 
Son destin dans la paume écrit.

J’ai pris la main d’une éphémère 
Qui m’a suivi dans ma maison 
Elle avait des yeux d’outremer 
Elle en montrait la déraison. 
Elle avait la marche légère 
Et de longues jambes de faon, 
J’aimais déjà les étrangères 
Quand j’étais un petit enfant !

Celle-ci parla vite vite 
De l’odeur des magnolias, 
Sa robe tomba tout de suite 
Quand ma hâte la délia. 
En ce temps-là, j’étais crédule 
Un mot m’était promission, 
Et je prenais les campanules 
Pour des fleurs de la passion.

À chaque fois tout recommence 
Toute musique me saisit, 
Et la plus banale romance 
M’est éternelle poésie 
Nous avions joué de notre âme 
Un long jour, une courte nuit, 
Puis au matin : « Bonsoir madame » 
L’amour s’achève avec la pluie.

Elsa et Louis

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