Si tu n’as pas lu un San-Antonio avant tes cinquante ans, tu as raté ta vie !
Autant vous dire qu’il y avait un chouïa urgence pour moi !
- Bien évidemment que je connais de nom.
- Bien évidemment que je sais de quoi ça parle (enquêtes policières du Commissaire San-Antonio).
- Bien évidemment que je sais que l’écriture de Frédéric Dard est truculente, fleurie, argotique et tout le tintouin.
- Bien évidemment que je sais que la série des San-Antonio est devenue un classique.
Mais (je ne me repose jamais 🥳) :
- Les San-Antonio sont systématiquement rangés dans le secteur « testostérone » des rayons des Maisons de la Presse, au mieux à côté des SAS, au pire entre les revues pornographiques et de musculation (et oui, avant de soulever des filles faut soulever de la fonte – c’est pas ma meilleure mais je l’aime bien 🥳).
- Les titres me font rire (« Le pétomane ne répond plus« , « L’année de la moule« …) mais pas de là à déclencher l’acte d’achat (ici, le marketing pour les nuls 🤣).
- Les couvertures sont délicieusement vintages, certaines frôlant le collector, mais elles fleurent aussi le grossier roman de gare. Bon sang, non, je ne suis pas prête pour ça !
Et Frédéric, alors ?
- J’ai toujours eu une grande sympathie pour lui, bien que ne l’ayant jamais lu et ne connaissant pas son univers. Quand il passait à la télé, c’était un vrai plaisir de le regarder et de l’écouter parler.
- Il avait le regard tendre, parfois triste ou plutôt inquiet, mais jamais cynique ni désabusé.
- Il était drôle, un humour qui rassemble, élégant. Un humour comme une politesse.
- Il était cultivé, avait un vocabulaire extrêmement riche (contrairement à ce qu’il pouvait dire « J’ai commencé avec 300 mots, tous les autres je les ai inventés »).
- Et il vénérait Céline 🤗 !
- Comment pouvais-je ne pas aimer Frédéric 🥰 ?
Il était donc dit que je devais le lire un jour… Et ce jour est arrivé cet été.
Mais il n’était pas dit que j’aimerais !
Ben non, j’ai pas aimé.
Pourtant ça commençait bien ! J’adore les romans policiers et l’humour 🤗.
Les soixante premières pages me comblent. Je découvre une écriture qui guérirait une vache neurasthénique (non, je ne parle pas de moi 😜).
Bref, je souris, je ris aussi. L’intrigue est intrigante, le style est stylé. Les personnages sont hauts en couleur, le sexe est récurrent et au-delà du burlesque. Jouer avec les mots comme il le fait demande une culture et une maîtrise phénoménales. Je comprends qu’on puisse être fan….
Sauf que… j’ai fini par trouver ça toujours pareil, j’ai commencé à tourner en rond, lentement puis de plus en plus vite. Tant et si bien que je ne l’ai pas fini 😱.
Je ne saurai jamais ce qui est arrivé au Vieux… et franchement, je m’en fous.
Je continue d’avoir une grande tendresse pour Frédéric… Et c’est le principal !