LA PISCINE À ROUBAIX – Musée d’art et d’industrie André Diligent

Nos enfants nous servent à quelque chose. Enfin !

Fifille number 3 fait ses études à Lille. Après avoir vendu un rein pour l’installer en septembre (comment ça tu veux un presse agrumes ? Les oranges à croquer c’est délicieux. Un matelas ? Pourquoi faire ? Et j’en passe), nous sommes allés lui pourrir la vie pendant 3 jours avant Noël.

Bilan du séjour :

  • Lille est une ville magnifique
  • J’aime pas le welsh
  • J’aime pas la carbonade
  • J’aime la bière
  • J’adore leurs gaufres

Mais surtout, le saviez-vous ? Roubaix est à 15 minutes de Lille. À première vue, je m’en fous royalement, j’ai pas une passion dévorante pour cette ville. Ma seule référence, c’est le fameux « La Redoute à Roubaix » de mon enfance. J’ai été biberonnée aux catalogues de vente par correspondance et La Redoute était mon préféré et La Redoute était à Roubaix. Tout ce que je demandais, c’est qu’ils aient mon jouet favori dans leurs entrepôts.

Ça, c’était avant « Meurtre à Roubaix » sur France 3. Oui, je regarde les téléfilms policiers de France 3, ménagère de plus de 50 ans oblige. Bref, un corps est découvert dans un musée à Roubaix.

Wow ! Le musée ! Rarement vu aussi beau ! Un bijou d’art déco. Une ancienne piscine des années 30, transformée. C’est sublime et ça devient ma deuxième référence de la ville.

Go pour LA PISCINE !

L’histoire de LA PISCINE, du sport à l’art.

La piscine de Roubaix (la vraie piscine hein ?! celle où on nage dedans) est inaugurée en 1932. Sa construction a duré dix ans avec, pour cahier des charges, un seul mot d’ordre : qu’elle soit la plus belle piscine de France.

L’équipe municipale de l’époque, de sensibilité de gauche, souhaitait un lieu beau, efficace et accessible à tous, notables et ouvriers. En effet, berceau du textile, la ville compte une énorme population ouvrière qui vit dans des conditions déplorables (grande pauvreté, logements insalubres).

Le projet de la piscine de Roubaix répond donc à un objectif hygiéniste au service des classes populaires. Et le cahier des charges sera rempli. Elle est superbe et est considérée, à son inauguration, comme la piscine la plus moderne d’Europe.

Elle est dotée d’un bassin olympique, de bains publics, d’un réfectoire, d’un salon de coiffure, de manucure et de pédicure. Ce lieu va permettre une mixité sociale pendant 50 ans, jusqu’à sa fermeture en 1985, la voûte menaçant de s’effondrer.

Entretemps, la ville s’est pris de plein fouet la crise industrielle, économique et sociale. Hors de question d’entamer une rénovation coûteuse alors qu’on peut construire pour moins cher.

En parallèle, la question se pose de doter Roubaix d’un musée. Je vous passe toutes les péripéties politiques, culturelles et autres. Toujours est-il qu’en 1990, il est décidé de transformer la piscine abandonnée en un musée solidaire afin de respecter l’âme du site.

En 2001, TADAAAAAM, inauguration du musée LA PISCINE.

Une dinguerie

D’abord, le lieu. C’est superbe, vraiment. On est dans un cadre majestueux, une cathédrale dédiée à l’art. On arrive sous une nef fermée de part et d’autre par deux immenses vitraux. Et en son centre, un plan d’eau. Sur les côtés, des allées et au premier étage des coursives bordées de cabines.

Passé l’émerveillement pour le bâti, on s’intéresse aux œuvres.

Et là, vous allez continuer à en prendre plein les mirettes. Sculptures, peintures, arts décoratifs, textiles. Je suis un lapin pris dans les phares d’un 38 tonnes.

Y’en a partout ! Du classique, du moderne, du connu (Camille Claudel, Félix Vallotton, Léonard Foujita, Raoul Dufy, Jean-Baptiste Carpeaux, François Pompon, Vivienne Westwood), du moins connu (Paul Hémery, Jean-Robert Debock, Rémy Cogne, Maurice Asselin), des expositions permanentes, temporaires (William Morris).

Du beau PARTOUT !

J’ai juste 2 critiques à faire (râler, ma passion) :

  • C’est tellement abondant que j’ai eu du mal à m’y retrouver. Il m’a manqué un petit circuit explicatif (ou alors c’est moi qui ai zappé le petit livret conducteur à l’entrée).
  • L’éclairage est parfois mal adapté pour certains tableaux (lumière trop crue laissant certaines zones trop sombres).

Lille est à une heure de Paris en train. Roubaix est à quinze minutes de Lille (accessible en transport). Je ne peux que vous conseiller d’y aller, vous ne serez pas déçus, foi de bibliothécaire !

#LeNordestBeau

#ViveLesTéléfilmsdeFrance3

ECSTASY AND ME de Hedy Lamarr

Je crois que tout le monde a compris que 2019 sera l’année de la teuf mais surtout celle des meufs !

C’est de l’une d’elles dont je vais vous parler. Vous la connaissez tous… sans la connaître 😏. C’est grâce à elle que l’on se sert tous les jours du WiFi ! Et oui, pas grâce à un obscur ingénieur à lunettes (je sais, bonjour le cliché 😱) mais grâce à la plus belle femme du monde !

J’ai découvert Hedy Lamarr grâce aux deux albums LES CULOTTÉES de Pénélope Bagieu. Je ne vais pas vous refaire l’article sur ces deux livres, ni vous dire à quel point je les ai adorés (le lien vers ma critique est ICI). L’un des portraits mettait en avant cette femme au destin exceptionnel. Ce portrait évoquait son métier d’actrice mais valorisait surtout ses talents d’inventrice.

Forcément, quand j’ai appris, il y a quelques mois, que ses mémoires, sorties en 66, étaient rééditées, je me suis ruée dessus (enfin, plutôt Népoux, puisqu’il me l’a offert) ! L’argument principal de vente était aguicheur juste comme il faut : « L’une des dix biographies les plus érotiques de tous les temps » selon le magazine PLAYBOY (j’avais oublié que la critique datait elle aussi de 66 😩) ! Zou ! C’est parti pour l’érotisme !

Ma première réaction a été la surprise. Aucun mot sur ses inventions. Rien ! Nada ! Walou ! Comme si ça n’avait jamais existé, comme si tout n’était qu’affabulation. Je cherche, je feuillète, j’ai dû zapper des passages, des pages sont collées, Pénélope a fumé avant d’écrire son portrait, si ça se trouve Hedy n’a jamais rien inventé… WHAT’S THE FUCK ??!!! Eh bien non ! Ses trouvailles datant de 1942 et n’ayant pas eu de suites au moment où elle écrit ses mémoires , elle a tout bonnement occulté cette partie de sa vie 😱 !

Ma deuxième réaction (oui, je réagis beaucoup 🤪), c’est la déception. N’exagérons pas, ce livre n’a rien d’érotique. C’est une plongée dans le Hollywood des années 40, où, derrière une façade bon teint de puritanisme, le sexe était omniprésent, mais ça, tout le monde le sait.

En revanche, quelle vie ! Une existence flamboyante comme on n’en fait plus !

Une vie augmentée 🤩

Elle naît en Autriche en 1914. Sa beauté, déjà hors normes, lui ouvre les portes du cinéma. Sa première apparition, entièrement nue et mimant un orgasme dans le film EXTASE (d’où le titre de ses mémoires, rien à voir avec la drogue 😉), en 1933, crée un scandale mondial. Présentée à la deuxième Mostra de Venise, l’œuvre choquera Mussolini qui, par la suite et avec l’aide du Pape (toujours là pour vous dire ce qu’il faut faire de votre cul alors qu’il est censé ne rien y connaître 😤😤😤), interviendra sur la ligne et les choix artistiques du Festival.

Mariée (ou plutôt emprisonnée) à l’un des plus grands industriels allemands, sa fuite vers les États-Unis est rocambolesque.

Six maris et autant de divorces plus tard, elle dira que ses périodes les plus heureuses étaient celles entre deux mariages. Proclamée « Plus belle femme du monde », elle séduit les deux sexes. Sa notoriété ayant débuté sur un scandale, elle n’a aucun mal à assumer sa bisexualité. Elle a un culot monstre, ce qui fera d’elle une négociatrice redoutable face aux grands pontes des studios hollywoodiens. À une époque où les actrices étaient façonnées, manipulées, abusées, exploitées, elle se battra pour son indépendance professionnelle, rompant ses contrats et se lançant dans la production, domaine réservé aux hommes.

Ses mémoires montrent une femme au fort caractère, à la répartie cinglante et à la modestie plutôt rare, bref, tout ce qu’on attend d’une star.

Soyons francs, ce livre ne brille pas (mais alors pas du tout !) par ses qualités littéraires, il est même franchement brouillon par endroit, mais il a le mérite d’être divertissant et de se lire facilement. Et puis, quelle femme !!!

Hedy Lamarr, ayez une pensée pour elle la prochaine fois que vous cherchez le WiFi 😉 !

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