L’ÉCHARPE de Maurice Fanon

Si je porte à mon cou
En souvenir de toi
Ce souvenir de soie
Qui se souvient de nous
Ce n’est pas qu’il fasse froid
Le fond de l’air est doux
C’est qu’encore une fois 
J’ai voulu comme un fou
Me souvenir de toi
De tes doigts sur mon cou
Me souvenir de nous
Quand on se disait vous

Si je porte à mon cou
En souvenir de toi
Ce sourire de soie
Qui sourit comme nous
Sourions autrefois
Quand on se disait vous
En regardant le soir
Tomber sur nos genoux
C’est qu’encore une fois
J’ai voulu revoir
Comment tombe le soir
Quand on s’aime à genoux

Si je porte à mon cou
En souvenir de toi
Ce soupir de soie
Qui soupire après nous
Ce n’est pas pour que tu voies
Comme je m’ennuie sans toi
C’est qu’il y a toujours
L’empreinte sur mon cou
L’empreinte de tes doigts
De tes doigts qui se nouent
L’empreinte de ce jour
Où les doigts se dénouent

Si je porte à mon cou
En souvenir de toi
Cette écharpe de soie
Que tu portais chez nous
Ce n’est pas pour que tu voies
Comme je m’ennuie sans toi
Ce n’est pas qu’il fasse froid
Le fond de l’air est doux

LE VOYAGEUR D’HISTOIRE de Bruno Solo

Revenons un peu en arrière (en plus, c’est le concept). Noël est une période compliquée. Déjà, je n’ai AUCUNE idée cadeau, mais quand j’en ai, je les aime bien et finis par les garder pour moi. C’est le cas de ce livre, qui aurait dû se trouver emballé sous le sapin et qui a terminé sur ma pile à livres qui me tient lieu de table de chevet.

Bruno Solo

Évidemment que je le connais ! C’est un acteur. J’ai vu « La Vérité si je mens », les « Caméra Café » et quelques téléfilms où il apparaît.

D’où qu’il écrit des livres d’histoire ?!!! On a déjà Lorànt Deutsch, qu’est-ce qu’ils ont tous à s’y mettre ?

Je creuse et découvre qu’il présente depuis 6 ans une émission historique sur France Télévisions, que c’est un passionné d’histoire et surtout un curieux de première. Je zieute quelques épisodes de « La Guerre des trônes », c’est pas mal du tout. Il est fidèle à lui-même, ne se la pète pas. C’est léger, pédagogique, diablement sympathique et tout public.

J’apprends qu’il vient de sortir un livre, « Le Voyageur d’Histoire ». Ça sera parfait comme cadeau pour un grand mioche !

Sauf que, je le feuillette… et je le garde.

Le Voyageur d’Histoire

Le concept est simple. Plutôt qu’un cours magistral, déjà disponible à foison grâce à nos enseignants et historiens, vive le storytelling ! Non, ce n’est pas un gros mot. À la base, c’est l’art de raconter une histoire. Une histoire bien narrée accrochera l’auditoire et sera mieux mémorisée (Pierre Bellemare, Alain Decaux, si vous nous regardez). Ça vaut pour tout : l’art, le marketing, la vie.

Et Bruno est un excellent storyteller ET storywritter. Figurez-vous qu’il a le don de voyager dans le temps. Don qu’il va mettre à profit pour rencontrer 9 personnages historiques.

234 pages. 9 portraits. Environ 23 pages par portrait.

Alors, évidemment, 23 pages par portrait, c’est un peu survolé. Vous n’allez pas devenir un crack en histoire avec ce livre. Mais vous apprenez plein de choses, ça sort des sentiers battus et titille votre curiosité. À vous ensuite de creuser.

L’exercice n’est pas facile mais en 23 pages (oui, je sais, je bloque un peu sur ces 23 pages 🤪) il réussit à planter le contexte, cerner le personnage (sa personnalité, ses faits, ses apports) à force d’allusions, de flash-backs, d’ellipses et de parenthèses. Le tout en évoquant les résonnances avec sa vie et en blagounant tranquillou avec eux. Ça semble indigeste mais ça ne l’est pas du tout, au contraire ! C’est accessible et vous suivez aisément.

La grande force de ce livre, c’est justement que tout semble facile, le sujet, la narration, le rythme. Tout est fluide. Mais j’insiste, parler de Rabelais en 23 pages (oui, je ne m’en remets pas 😂), en dressant un portrait global du bonhomme… Chapeau !

C’est riche, vif, enlevé et pittoresque. Bruno adapte son parler (car, oui, c’est un livre parlé) à son interlocuteur et son époque. On se laisse entraîner à sa suite dans l’Allemagne du XIe siècle ou les rues du Rome de 1612.

Ça suit l’ordre chronologique, on commence avec Cléopâtre, on finit avec Eugène Bullard (je fais genre mais je ne savais pas du tout qui c’était). Ça aussi, c’est un point fort du livre : le choix des personnages. Ils sont très, peu, voire pas du tout connus… de moi.

Et le cinéma dans tout ça ? Parce que bon, c’est un acteur le zozo Solo. Ben il a pas pu s’empêcher le bougre ! Et le cinéma est là, dans chaque intitulé de rencontre.

Si vous êtes curieux, aimez apprendre, je vous conseille ce livre. Moi, j’ai découvert Artemisia Gentileschi et WOW 🤩 !

TRUE TRIPS de MICHAEL BAUMGARTEN

Michael voit des choses que nous ne voyons pas. Heureusement, lors de ses voyages, il les a photographiées.

Il nous livre TRUE TRIPS, une odyssée composée de photos et vidéos aussi énigmatiques que puissantes.

Oubliez la soirée diapos au retour de vacances. Il ne s’agit pas, ici, de fixer des souvenirs mais de rentrer dans un monde. Son monde.

Incongru, fantasque, mystérieux, drôle ou inquiétant.

Et ça picote !

IL FAUT Y CROIRE POUR LE VOIR.

Mais surtout, ça questionne. Sur la réalité. Celle qu’on perçoit. Et sur la vérité que nous lui accordons.

À l’heure de l’intelligence artificielle et de son flot de fake news, Michael ébranle nos certitudes et nous confronte à nos propres convictions. C’est quoi la vérité ? Si ce n’est ce que nous voyons au travers de nos filtres et biais personnels.

Alors ? Réalités ou illusions ? À vous de voir !

C’EST TOUT ? BEN NON, ÇA COMMENCE. VIVEZ UNE EXPERIENCE TOTALE !

Vous pensez que True Trips se feuillette tranquillement avec une tasse de thé ? Que nenni !

Passé les premières réactions (surprise, incrédulité, méfiance, adhésion), l’auteur vous invite à une véritable immersion dans son univers. A chaque photo correspond une vidéo. Embarquez pour l’Australie, découvrez Paris by night comme vous ne l’avez jamais vu, foulez le sol rouge de la Cordillère des Andes…

À VOUS DE JOUER !

Chaque photo se transforme en carte postale. Envoyez-les à votre tour. À vos proches, vos amis, aux gens que vous aimez.

Vous kiffez une, plusieurs vidéos ? Vous vous les repassez en boucle ? Be a real collector 🤘 et faites-les voyager, partagez-les.

Et pourquoi ne pas en faire part à Michael ?Cela lui inspirera peut-être un True Trips 2 toujours plus dingue.

QUI EST MICHAEL BAUMGARTEN ?

Natif d’Allemagne, Michael commence par y créer un festival de photos puis rejoint Paris en 1993. Autodidacte et curieux, son talent et son regard exigeant lui ouvre très vite des portes.D’abord séduit par l’aspect éphémère des magazines, il collabore avec VOGUE, World of Interiors, New-York Times et bien d’autres. Parallèlement, il élargit son travail au luxe (Hermès, Armani…).

Depuis 15 ans, avide de nouvelles expériences et de partage, il s’investit dans l’animation et la création numérique d’images qu’il déploie dans les galeries, le métaverse ou encore l’espace public.

Le regard n’est rien sans l’intelligence. Son travail personnel est un miroir à ses questionnements quasi philosophiques. Et en se questionnant, il nous élève.

INTRIGUÉS ? INTÉRESSÉS ? READY ?

Contact : MICHAEL BAUMGARTEN

Cellular : 06 85 10 91 37

Mail : michael@michaelbaumgarten

Site : michaelbaumgarten.com

SUM’UP VERY SUM’UP

Quoi : un recueil de 35 photos et vidéos associées. Chaque photo a son QR Code qui renvoie vers une vidéo. Chaque photo peut se transformer en carte postale.

Concept : réalité ou illusion ? Il faut y croire pour le voir !

Pourquoi ? : pour vous ébranler. Après tout, l’art, ça sert à ça, non ?

Qui ? : MICHAEL BAUMGARTEN. Visual artist.

Et maintenant, à vous de voir !

BARBIE de Greta Gerwig

Un peu que je vais parler de Barbie !

Je l’ai vu deux fois. Deux fois. Twice. Zweimal (désolée, j’ai pas fait espagnol deuxième langue).

J’ai joué aux Barbies quand j’étais petite. Beaucoup. Elle était canon, avait une multitude de fringues magnifiques que je n’aurais pas osé porter dans la vraie vie et, dans mes jeux, elle n’était jamais ni ridicule, ni apeurée, ni complexée (tu m’étonnes 🤪). Au contraire, elle essayait tout, découvrait tout et notamment le sexe. Barbie a été mon premier support d’éducation sexuelle à une époque où il n’y en avait pas. Je l’ai faite embrasser et coucher avec Ken, avec une autre Barbie et puis tout ça en même temps. Pour une poupée sans vagin, pas si mal que ça 😉

J’avais le salon Barbie désormais estampillé vintage. Elle avait des verres à cocktail planqués dans la table basse et la télévision couleur 🤩 (et ça pour moi, c’était le graal). Bref, une poupée parfaite à la vie parfaite.

Mes filles y ont joué mais beaucoup moins puis, lentement mais sûrement, Barbie a disparu des radars de ma vie passant de poupée fétiche à poupée ringarde et totalement hors-sol.

Le film Barbie

Il était annoncé depuis de nombreux mois et les premières photos du tournage m’ont confortée dans cette opinion. Barbie et Ken, total fluo, en train de faire du roller en Californie. Ça sera sans moi.

Et pourtant. WOW !!!

Bon sang que ce film est malin et à plus d’un titre. Du féminisme en veux-tu en voilà et à tous les niveaux. Attention, spoiler !

Tout d’abord, ce qui m’a le plus marquée, c’est l’auto-dérision dont fait preuve Mattel. Ou plutôt la critique que l’entreprise a accepté de la part de la réalisatrice Greta Gerwig. WOW ! Ils ont laissé passer ça ? Chapeau ! Au travers Mattel, Greta dénonce la capitalisme patriarcal (pléonasme) : une entreprise créée par des hommes, dirigée par des hommes avec pour seul objectif, une course effrénée au profit. J’ai toujours pensé que l’humour et plus particulièrement l’auto-dérision, bien maniés, sont les armes parmi les plus puissantes. Et là, c’est peu de dire que c’est bien manié. Le problème vous saute aux yeux, vous fait rire et finalement, qu’est-ce qu’on les trouve faibles, ces hommes tout puissants. Entre l’équipe dirigeante (Will Ferrell 🤩), exclusivement masculine, complètement décérébrée et obnubilée par les ventes ou encore les salariés (que des hommes), asservis et consciencieux, travaillant dans un cadre orwellien. C’est tout notre système qui est dénoncé et moqué. 

Mais la critique du patriarcat ne s’arrête pas là.

Le film montre ce que les femmes subissent tous les jours : les agressions verbales (oh ça va hein ?! Si on peut plus draguer), les agressions physiques (oh ça va hein ?! C’est qu’une main au cul), les regards bien lourds des mecs en meute (oh faut se détendre hein ?! Si on n’a plus de doit de regarder).

Ce patriarcat qui tire sa puissance de l’oppression mais n’est rien sans l’opprimée. La femme doit rester à sa place, celle qu’il lui a assignée, sinon tout l’équilibre est rompu et il y a danger. Et comme tout organisme vivant, le patriarcat se défend plus ou moins violemment.

Oulala, comme elle y va la bibliothécaire ! Not all men hein ?! (oui, je fais les dialogues 🤪).

Not all men (HA HA HA). Mais bien sûr que si ! C’est le dogme dominant que nous respirons tous, hommes et femmes. Car même les femmes le nourrissent, ce système, tellement elles baignent dedans depuis des millénaires. Laisser filer certaines attitudes ou réflexions, ne pas s’habiller trop court et j’en passe. Se fondre, ne pas TROP attirer les regards, ne pas provoquer, ne pas réagir TROP agressivement. Heureusement, les lignes bougent et ce film en est la preuve.

Il est si génial que ça ?

Il est jubilatoire 🤩, bourré de références et le casting est impressionnant.

Il parle de nous. Des femmes bien sûr mais aussi des hommes. Et la phrase de fin 😍 ! Mais love sur Greta !

Bien sûr, c’est sucré. C’est Barbie. Mais ne vous y fiez pas, ça picote.

Oui, y’a quelques discours qui auraient pu être mieux amenés. Mais ils ont le mérite d’exister et de formaliser clairement les choses.

Non, il n’apporte pas de solution, c’est un film, juste un film, pas un Grenelle sur la condition des femmes. Mais il file une pêche incroyable.

Alors, si vous faites partie des rares à ne pas l’avoir vu, je ne peux que vous conseiller de vous ruer sur le DVD ou le streaming.

L’ACCIDENT DE CHASSE de David L. Carlson et Landis Blair

On peut pas dire que je me sois ruée dessus.

Lors de sa sortie en France en 2020, cette BD, que dis-je, ce roman graphique, a raflé plusieurs prix et toutes les critiques (du moins celles que j’ai lues) étaient unanimes : on frôlait le chef-d’œuvre. 

Je n’avais pas le début d’une idée du sujet. Je me disais bêtement qu’il devait s’agir d’un plaidoyer sur les dangers de la chasse.

Bon. 

Pourquoi pas ? 

C’est vrai que c’est dangereux, la chasse.

C’est pas le sujet qui me passionne le plus mais ça serait ballot de passer à côté d’un chef-d’œuvre. Je me le note donc dans un coin et finalement, Noël arrivant, je le trouve sous le sapin.

Et dans le genre cadeau, ça envoie du bois. C’est un bon pavé, bien épais, bien lourd qui bouffe son pesant de papier d’emballage et Bolduc.

Je suis toute excitée… et le mets sur ma pile à lire.

Deux ans après, je viens de le terminer (non, je n’ai pas mis deux ans à le lire, j’ai mis deux ans à le commencer).

Sacrebleu ! Ça ne parle pas du tout de chasse.

Chicago, 1959. Charlie Rizzo débarque avec sa petite valise. Sa mère vient de mourir, il quitte la Californie pour rejoindre son père, Matt Rizzo, à Chicago. Il le connaît peu. Sa mère l’a quitté quand Charlie avait 4 ans.

Père et fils vont devoir cohabiter, se livrer, s’apprivoiser, se faire confiance.

Charlie veut tout savoir de son père et d’abord, comment est-il devenu aveugle ? Est-ce vraiment à cause d’un stupide accident de chasse ?

Ça commence fort. Pas besoin de beaucoup de mots, en tous cas au début. Une planche de dessin suffit à montrer la distance entre le père et le fils à l’arrêt de bus où ils se retrouvent. Charlie, minuscule et perdu avec sa valise, levant les yeux vers son père, immense et raide dont on sent qu’il ne sait pas trop comment faire une place dans sa vie à ce gamin.

En y regardant de plus près, tous les ingrédients sont là, dès les premières pages : 

  • la bibliothèque, 
  • la relation père-fils,
  • l’accident de chasse, 
  • et enfin, ce fameux fait divers datant de 1924, baptisé « Le crime du siècle » par la presse. Deux jeunes gens, Leopold et Loeb, issus d’un milieu aisé et cultivé, avaient sauvagement assassiné un adolescent de 14 ans. Sans raison.  La barbarie et l’incompréhension de ce crime lui avaient donné une résonance mondiale.

À ce moment du pitch, certains vont se demander : « mais quel foutu rapport entre tous ces éléments ? ».

Et c’est justement tout l’enjeu du récit, révéler la vraie histoire du père, bien malgré lui. Mais voyant son fils grandir et attiré par les gangs, il n’aura d’autre choix que de lui dire la vérité.

On est tellement riche après avoir lu ce livre !

C’est un roman initiatique d’une richesse incroyable. On en prend plein la tête, les yeux, l’esprit.

Ça parle du pouvoir de la littérature, de Keats, de Nietzche, de Dante.

Ça parle de la vie intérieure, de la vérité de l’imagination qui est aussi authentique que la réalité.

Ça parle de l’histoire qui se répète, du refus de la fatalité, de résilience et de rédemption.

Ça parle aussi d’amour, l’amour paternel, maladroit, entêté, pudique.

Et c’est tout sauf chiant ou pompeux. C’est fluide, tout s’imbrique, tout s’explique.

À chaque page, j’apprends.

Et pourtant, je ne suis pas au bout de mes surprises.

Je termine le livre complètement sonnée, remplie de ce que je viens de lire. Cette BD au traité graphique noir, de 450 pages m’a envoûtée. Les auteurs réussissent à mettre de la magie, de la poésie, du merveilleux et de l’espoir, là où il n’y en a pas.

Tout concourt à l’intensité et la singularité du récit : le découpage, la mise en page, les parti-pris graphiques… jusqu’à la personnification de nos démons à tous qui apparaissent en fil rouge.

Je lis les dernières pages en me disant que certaines personnes ont une imagination folle pour réussir à inventer une histoire comme celle-ci.

Puis, je tombe sur la postface.

Tout est vrai. TOUT EST VRAI ! 😱

Bordel, je ne m’en remets pas. Matt, Charlie, Leopold, Loeb et tous les autres ont vraiment existé.

C’est leur vie que je viens de lire.

Je n’arrive pas à le croire.

On touche au prodige. C’est un sentiment encore plus fort de savoir que c’est vrai. Comme si on m’avait révélé un secret, comme si cette histoire prenait une perspective nouvelle et devenait plus précieuse.

Bien sûr, les auteurs, malgré de nombreuses recherches, ont dû romancer quelques passages mais c’est la vérité. La vérité historique et celle de l’imagination, qui n’a aucune limite.

La vie est tellement plus puissante et surprenante que l’on croit.

 Je vous souhaite à tous une vie intérieure riche, une imagination débordante et une soif d’apprendre.

CHATTERTON de George Sand (ou Alfred de Musset, mais il me plaît de mettre en avant George Sand)

La pièce de théâtre Chatterton d’Alfred de Vigny, s’étant faite descendre en bonne et due forme par les critiques, George Sand prit sa plume pour la défendre.

En réalité, ce poème serait d’Alfred de Musset qui l’aurait dicté à George Sand.

Tant pis pour Musset, cette semaine, j’ai envie de mettre George à l’honneur !

Quand vous aurez prouvé, messieurs du journalisme,
Que Chatterton eut tort de mourir ignoré,
Qu’au Théâtre-Français on l’a défiguré,
Quand vous aurez crié sept fois à l’athéisme,

Sept fois au contresens et sept fois au sophisme,
Vous n’aurez pas prouvé que je n’ai pas pleuré.
Et si mes pleurs ont tort devant le pédantisme,
Savez-vous, moucherons, ce que je vous dirai ?

Je vous dirai :  « Sachez que les larmes humaines
Ressemblent en grandeur aux flots de l’Océan ;
On n’en fait rien de bon en les analysant ;

Quand vous en puiseriez deux tonnes toutes pleines,
En les faisant sécher, vous n’en aurez demain
Qu’un méchant grain de sel dans le creux de la main ».

LE DERNIER JOUR D’UN CONDAMNÉ de Victor Hugo

J’attaque direct, qu’il n’y ait aucun malentendu

Ce livre, véritable plaidoyer contre la peine de mort, ne m’a pas convaincue. Je l’étais déjà.

Je suis contre la peine de mort. QUEL QUE SOIT le crime. C’est une conviction absolue et totale.

Y’a pas de « oui mais sauf pour les crimes d’enfants, pour les tortures, etc ». Si on commence à faire des exceptions, on est pour.

Aucune justice ne peut attenter à la vie. Et ce n’est pas parce que certains l’ont fait que ça légitime que la société fasse pareil et surtout le planifie froidement en notre nom à tous (donc au mien).

Évidemment, si on touchait à mes enfants, j’aurais la haine et peut-être l’envie de tuer. Ça s’appelle de la vengeance, en aucun cas de la Justice. Et j’espère bien ne pas m’y abaisser (et j’espère bien, surtout, ne pas y être confrontée).

Ce sont justement mes filles qui m’ont conseillé ce livre. Il est gratuit sur ma liseuse (y’a pas de petites joies pour mon pouvoir d’achat 🤪).

C’est parti !

L’histoire autour du livre

Le livre s’est enrichi au gré des différentes éditions. La version que j’ai lue est la plus complète.

A l’origine, en 1829, le livre sort de manière anonyme, sans mentionner d’auteur. Hugo le souhaitait comme un réquisitoire universel contre la peine de mort. Pour que son récit soit plus fort et plus efficace, il devait être dépouillé de tous les oripeaux de l’édition. Pas de préface, pas d’introduction, pas d’auteur. Juste la matière brute au service d’une cause.

Sauf que le livre a fait jaser dans les salons, les hypothèses sont allées bon train et il a rapidement été démasqué. Critiqué également. Pas d’histoire, on ne sait rien, ni du narrateur, ni de son passé, juste une litanie de lamentations car il va mourir.

Hugo, loin de s’en offusquer, va prendre en compte ces critiques et y apporter des réponses lors des rééditions du livre.

Un livre en 3 parties et en 3 styles

  • Une préface, ajoutée, donc, ultérieurement par Victor et dans laquelle il déroule ses arguments contre la peine capitale. C’est construit, logique et rationnel.
  • « Une comédie à propos d’une tragédie ». Oh qu’il est malin, le bougre ! Une saynette unique (façon pièce de théâtre), dans un salon parisien. Des bourgeois et notables y discutent du livre, font mine de le découvrir (comble du snobisme) mais plus la conversation progresse, plus on se rend compte qu’ils l’ont tous lu. Ils en disent le plus grand mal, mais ce faisant, se ridiculisent. Leur superficialité vient renforcer l’argumentaire de Victor Hugo. Quelle façon magistrale de répondre aux critiques les plus hypocrites ! C’est vif, enlevé, léger dans la forme. Une conversation savoureuse sous forme de comédie.
  • Enfin, le livre en lui-même, journal intime d’un condamné à mort aux derniers jours de sa vie. Monologue dantesque qui nous fait vivre ses souffrances.

On ne saura rien ni du crime ni du condamné. Vraiment ?

Le narrateur est donc le condamné. Cet homme représente tous les condamnés du monde, son crime pourrait être tous les crimes du monde. Là encore, pour accroître la force de son propos, Victor Hugo ne nous dit rien, ni de son histoire, ni de son crime.

Enfin, rien, pas tout à fait. Il y a quelques informations, mais surtout plein d’indices qui permettent de dresser son portrait.

Il est jeune, dans la force de l’âge, marié, père d’une petite fille et le couple vit avec sa mère. Ses figures de référence sont exclusivement féminines, aucune mention de son père. Il a reçu une éducation, sait lire et écrire et s’exprime dans un langage châtié qui contraste avec le parler rude et populaire des autres détenus. Il cite même Macbeth. Il est habitué à un certain confort et a des loisirs.

Il est coupable d’un crime (le sang a coulé) et ne le nie à aucun moment.

Bon. Et le livre alors ?

C’est terrible, forcément terrible. La mort y est omniprésente, bien sûr, mais surtout la vie. Cette vie à laquelle il s’accroche. Face à sa fin imminente, il oscille entre incrédulité et frayeur.

Incrédulité face à la sentence. Ce n’est pas concevable, c’est tout bonnement impossible, comme un mauvais rêve, il va forcément être gracié.

Frayeur, en repensant à cette vie qu’il aime et qu’il va perdre, aux êtres chers dont il est responsable. Même ses compagnons d’infortune condamnés au bagne lui semblent chanceux. Cette frayeur se manifeste concrètement, il est tétanisé, ne peut bouger, et parfois s’évanouit.

C’est un compte à rebours macabre qui s’enclenche, tel un sablier égrenant ses supplices physiques et psychiques. La vie qui s’échappe déjà. Il y a lui et les autres (juges, avocat, forçats, gardien, prêtre). Les autres ne font que passer dans cette antichambre de la mort dans laquelle il se trouve.

On touche au plus près de la fragilité et du désespoir d’un homme.

On perçoit aussi la vacuité d’une sentence qui n’a de valeur que pour ceux qui la prononcent ou la regardent. Les uns engoncés dans leurs certitudes et la satisfaction du bon ordre des choses. Les autres, cette foule monstrueuse (la foule l’est souvent) et avide de spectacle.

Juste une réserve (de taille 🤨). Hugo nous fait ressentir au plus près ce que le condamné ressent. On est dans l’émotion pure. Je trouve ce pathos dérangeant sur un sujet aussi important. La raison pure devrait suffire.

On pourrait penser que ce livre n’est plus d’actualité. Je trouve qu’il est plus nécessaire que jamais.

Et partant du principe qu’il faut toujours maintenir sa garde, je terminerai par deux phrases :

  • « En temps de révolution, prenez garde à la première tête qui tombe. Elle met le peuple en appétit ».
  • « Se venger est d’un individu, punir est de dieu ».

SHIFTED REALITIES de MICHAEL BAUMGARTEN

Ceci n’est pas un livre de photographies d’art. C’est un monde, inconnu, proche du nôtre et pourtant si différent.

Au travers des 29 séries de photos qui composent SHIFTED REALITIES, Michael Baumgarten transforme l’ordinaire en extraordinaire.

MICHAEL EST UN ALCHIMISTE

Il métamorphose le quotidien pour en révéler le merveilleux, le fantasque ou le baroque.

Tout est normal et rien n’est normal.

On va de surprises en stupéfaction, telle Alice aux Pays des Merveilles.

La plus insignifiante réalité bascule dans une autre dimension, devient théâtrale et nous en sommes les spectateurs hypnotisés.

MICHAEL EST UN REVELATEUR DE VIE

Lorsque les humains ont déserté, les lieux et les objets s’échappent de leur destination d’usage pour prendre vie.

Ils s’affirment et prennent leur liberté.

Ici, un papier peint s’anime et impulse son énergie vitale à toute une pièce endormie. Là, des pop’up perturbent le calme d’une bibliothèque. Et là encore, regardez ! Un vélo trépigne dans un champ, se rêvant avion.

Les plantes et les animaux sont les seuls êtres vivants à voir et à participer à cet enchantement.

C’est vertigineux. On retient son souffle, conscient de la rareté du spectacle. On évite les gestes brusques, on fait silence de peur de révéler notre présence et rompre la magie.

VOS YEUX NE SUFFIRONT PAS

Vous aurez besoin de tous vos sens, car, chaque photographie les mettra en alerte.

Vous sentez la chaleur sèche et lourde du Mali, vous entendez le frémissement du vent dans les dentelles d’un jardin, vous caressez les reliefs des azuléjos au Portugal, vous croquez dans un grain de raisin plein et mûr.

Quand le monde vous paraîtra terne et gris, ouvrez ce livre et laissez-vous happer par la beauté poétique de SHIFTED REALITIES.

SHIFTED REALITIES

29 séries, 147 photos issues du travail de Michael, tant pour les galeries que pour différents magazines.

QUI EST MICHAEL BAUMGARTEN ?

Natif d’Allemagne, Michael commence par y créer un festival de photos puis rejoint Paris en 1993. Autodidacte et curieux, son talent et son regard exigeant lui ouvrent très vite des portes. D’abord séduit par l’aspect éphémère des magazines, il collabore avec VOGUE, World of Interiors, New-York Times et bien d’autres. Parallèlement, il élargit son travail au luxe (Hermès, Giorgio Armani…).

Depuis 15 ans, avide de nouvelles expériences et de partage, il s’investit dans l’animation et la création numérique d’images qu’il déploie dans les galeries, le métaverse ou encore l’espace public. Le regard n’est rien sans l’intelligence. Son travail personnel est un miroir à ses questionnements quasi philosophiques. Et en se questionnant, il nous élève.

INTRIGUÉS ? INTÉRESSÉS ? READY ?

CONTACT : MICHAEL BAUMGARTEN

Cellular : 06 85 10 91 37 – Mail : michael@michaelbaumgarten

Site : michaelbaumgarten.com

SUM’UP, VERY SUM’UP

Quoi ? Un recueil de 147 photos réparties en 29 séries

Concept : L’ordinaire transformé en extraordinaire

Pourquoi ? Pour vous ébranler (après tout, c’est bien à ça que ça sert, l’art. Non ?)

Qui ? Michael Baumgarten – Visual artist

Et maintenant, à vous de voir !

LE JOURNAL D’UNE FEMME DE CHAMBRE d’Octave Mirbeau

J’ai décidé de combler mes lacunes en lisant des classiques

Au hasard de Twitter, je tombe sur quelqu’un qui parle de ses lectures du moment. Journal d’une femme de chambre.

Je connais l’œuvre de nom, je sais qu’il y a eu plusieurs adaptations cinématographiques. Jeanne Moreau et Léa Seydoux me semblent avoir trempé là-dedans. Mais je n’ai ni lu l’ouvrage ni vu les films et alors l’auteur, inconnu de chez inconnu.

Le titre étant suffisamment éloquent, je me doutais gentiment de ce que j’allais lire.

Hé bien non ! Rien ne me préparait à ÇA.

Ce livre est moderne

Écrit en 1900, il est étonnamment moderne tant sur le fond que sur la forme.

Il résonne avec plein de sujets contemporains : statut social, partage des richesses, précarité, violences sexuelles et conventions.

À travers le témoignage d’une femme de chambre, Mirbeau nous livre le portrait d’une noblesse ou bourgeoisie luttant pour maintenir les apparences et le personnel en est une variable d’ajustement. Mais surtout, il donne la parole à une soubrette, invisible, exploitable à merci et à qui on ne demande pas de penser. Encore moins de s’exprimer.

Et pourtant, Dieu que cette soubrette s’exprime !

Mais pour s’exprimer, elle a l’audace d’écrire et de tenir un journal, deux activités réservées à ceux qui sachent. Tout cela est un poil subversif.

Alternant entre language châtié et parler populaire, ce style ainsi que la forme du journal insufflent un rythme atypique à l’histoire. Tour à tour, on alterne entre une sorte de vitalité jubilatoire et des réflexions plus sombres. Cela donne un récit tout sauf passif ; réaliste, satirique et haletant.

Ce livre est déroutant

Diantre que j’ai été déroutée. Pendant toute la lecture et les jours qui ont suivi.

Dès les premières pages, le ton est donné. L’art de dire des choses graves l’air de rien qui vous donne l’impression qu’on se dirige lentement mais sûrement vers l’irréparable.

Un malaise vous prend et ne vous quitte plus. Car, oui, c’est une critique des mœurs bourgeoises et un aperçu de la condition des domestiques, mais cette femme de chambre a un côté sombre. Ce n’est pas les gentils d’un côté contre les méchants de l’autre.

Bien sûr, les bourgeois sont violents, hypocrites, radins, exploiteurs, agresseurs.

Mais faut voir ce qu’elle envoie sur ses semblables ! Abrutis, sournois, fainéants, voleurs, faibles. Ce qui m’a le plus étonnée, c’est l’antisémitisme ambiant qu’elle décrit comme quasi généralisé dans cette France d’en bas, au début du siècle.

Elle déteste les riches mais n’en aime pas pour autant les pauvres. Elle critique les bourgeois mais aspire à vivre comme eux et déteste ses semblables qui la renvoient à sa condition. Elle s’estime à part, au-dessus de tous les lots. Et c’est vrai qu’elle est intelligente, c’est presque une étude sociologique ou antrophologique qu’elle nous fait.

Elle traque la noirceur d’âme chez les autres pour éviter la sienne, l’un justifiant l’autre. Il n’y a aucune morale dans ce livre, aucune leçon.

On sent une folie, une violence, une haine prêtes à tout emporter.

Je commence en me disant « elle est complètement frappée, la Célestine ». Mais au regard de son témoignage, de quel côté est la vraie folie ? Ceux qui vous déshumanisent ou les oppressés ?

Comme le dit Bertolt (aka Bretch) « On dit d’un fleuve emportant tout qu’il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l’enserrent » (très très envie de me la péter avec cette référence mais bon, je l’ai découverte dans la série 10%. Hé oui, tout de suite, on descend d’un étage 🤪).

Ce livre est à lire

Je vous le conseille, j’ai ressenti plein de sentiments contradictoires. On est à la fois effrayé par Célestine et on s’y attache. Bref, rien n’est noir, rien n’est blanc, tout est gris.

THÉRÈSE DESQUEYROUX de François Mauriac

Ça va pas fort Thérèse…

Et on la comprend. Sa vie est terne, étriquée, sans perspectives. En plus, elle est dans une mauvaise posture. Elle a tenté d’empoisonner son mari.

On est au début du XXème siècle. Le livre débute à la fin de son procès, après le verdict. Non-lieu. Tout ça grâce à Bernard, son mari, qui, effrayé du scandale et des retombées que cela pourrait avoir sur le nom et la famille, préfère témoigner en sa faveur.

Diantre ! Le nom, pensez ! Desqueyroux, un nom de région, bien implanté, bien respectable, synonyme de places réservées à l’église mais surtout de terres et de domaines.

Bernard n’a pas pris cette décision seul. Sa mère est toujours dans les parages. À l’époque, vous ne prenez pas seulement un mari, vous prenez les beaux-parents qui vont bien bien vous surveiller.

Comment Thérèse en est arrivée là ?

Son père vient la chercher à la fin du procès pour la ramener auprès de son mari (ben oui, toujours vivant, essai non transformé). Tout le temps du voyage, elle essaie de comprendre son geste et de structurer une défense, tout du moins un semblant d’explication pour son époux.

Elle se remémore sa vie.

Région bordelaise. Thérèse est orpheline de mère et son père a d’autres préoccupations que sa fille (faut pas déconner). Il l’envoie en pension. C’est une enfant exaltée. Elle lit beaucoup, réfléchit beaucoup, a des aspirations, des envies. Elle veut vivre grand alors qu’autour d’elle tout est petit. Elle est différente.

Elle revient dans le hameau familial à chaque vacances. Elle y retrouve son amie Anne, plus jeune qu’elle, plus ignorante mais d’une nature plus simple et enjouée. Et l’alchimie fonctionne. Thérèse adore Anne. Elles sont différentes, mais complices. Comme si Anne lui transmettait un peu de son insouciance, ou du moins lui permettait d’oublier les passions qui l’animent.

Thérèse grandit ainsi et finit par se dire que le mariage est peut-être la solution. Elle sortira de cet état d’insatisfaction permanente et vivra un amour épanouissant.

C’est sans compter sur Bernard.

Bernard Desqueyroux est le frère d’Anne. Le mariage est arrangé depuis belle lurette. Pas d’amour, d’ailleurs Bernard n’est pas pressé de se ranger, heureux qu’il est entre la chasse et ses affaires. Que ferait-il d’une femme ? Mais bon, faut bien penser à perpétuer la lignée.

Le mariage est tranquille du côté de Bernard et malheureux pour Thérèse.

C’est alors qu’Anne, sa chère amie, s’éprend d’un jeune homme qui n’est pas du tout (mais alors pas du tout) envisagé par la famille.

Bernard compte sur Thérèse pour faire entendre raison à sa sœur. Le lecteur pense de prime abord que c’est la bien mauvaise personne pour faire entendre raison à qui que ce soit. Mais, partant du principe qu’il ne suffit pas d’être malheureux, encore faut-il que les autres le soient, Thérèse va s’acquitter de sa mission.

Et oui, Thérèse est une femme complexe.

Et puis, soudain, une opportunité

On voit progressivement Thérèse s’enfoncer dans une sorte de léthargie, elle se réfugie dans une vie imaginaire, celle qu’elle devrait vivre, plutôt que d’être engoncée dans les convenances, embarassée, entre son mari, son enfant et sa belle-mère. Elle n’est ni fille, ni épouse, ni mère. Elle est femme.

Malgré cela, jamais elle n’a pensé à se débarrasser de son mari. Mais la vie est ainsi faite qu’il y a des opportunités qui prennent l’aspect éblouissant de solutions.

Bien évidemment, elle va se rater et son retour ne sera pas simple.

Mauriac nous livre un portrait romanesque

On pense à Emma Bovary, bien sûr. La province, ses mœurs, son hypocrisie et son ennui. Mais à la différence d’Emma, Thérèse n’est pas dans l’excès. Elle est réfléchie, intérieure (comme en témoigne le monologue de début du livre). Elle ne cherche pas à s’enivrer dans un tourbillon d’amants ou de belles toilettes. Elle veut sa liberté et elle l’obtiendra de façon presque « passive ».

C’est un beau portrait de femme, complexe. Écrit par un homme. Je suis toujours aussi surprise quand des hommes parlent aussi bien des femmes. Comme Kessel dans « Belle de jour » (chronique à lire ICI) et tant d’autres.

Je n’avais jamais lu François Mauriac. C’est surprenant et séduisant.

Surprenant, car les individus communiquent très peu entre eux, et pourtant les situations et personnalités sont précises, dans une économie de descriptions ou d’effets.

Séduisant, car ce petit livre est tellement riche. La société de l’époque, la religion, les femmes à la fois victimes et bourreaux, la psychologie. Il y a tellement de choses. Et la nature aussi. Qu’elle soit accueillante ou menaçante, on sent un amour profond pour la nature et surtout pour cette région bordelaise. La région de Mauriac.

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