MON MARI de Maud Ventura

Amélie Nothomb a dit que ce livre était « un délice irrésistible ! ».

Je n’invente rien, c’est marqué blanc sur rouge sur un bandeau qui entoure le livre. Avec un point d’exclamation. Si ça, c’est pas de la caution ! La grande Amélie Nothomb ! Connaissant son goût pour le beau verbe, le fantasque et l’impertinence, on sait qu’on va lire un ouvrage singulier et de qualité.

C’est une assurance qui coche toutes les garanties : contre l’ennui, le commun, la médiocrité.

Donc, je l’ai lu.

Et c’est vrai. C’est délicieux. Ce livre se lit facilement et vite… mais il ne se dévore pas. Il se déguste comme une gourmandise. Il est sucré et acidulé à souhait. On en reprendrait volontiers. Mais gare à l’indigestion.

C’est l’histoire d’une femme amoureuse de son mari…

…ou plutôt amoureuse d’une certaine idée de l’amour. Le fou, celui qui a du souffle, qui subjugue, qui emporte. Et tout est bon pour que son couple éprouve cet amour-là, même après 15 ans de mariage. Alors, elle surveille tout, note tout et sévit si elle juge que la passion n’est pas à la hauteur de ses attentes.

Ça lui prend tout son temps et toute son énergie. Elle tolère ses enfants, personnages secondaires néanmoins nécessaires au tableau familial parfait, mais ne vit que pour les moments d’intimité avec son mari. Ces moments doivent être parfaits et répondre à un cahier des charges élaboré par elle seule. Mais aucune aliénation chez elle, il s’agit d’un choix librement éclairé. Elle a choisi d’aimer plutôt que d’être aimée, pour pouvoir contrôler.

Un couple témoin pour un amour témoin.

Elle vise la perfection. Tout est raffiné et élégant en elle : son physique, son attitude, son style, son intérieur, son métier. La bourgeoise parfaite ! Mais ce n’est pas inné, elle a appris les codes, elle est devenue bourgeoise… par alliance.

La passion conjugale comme marqueur social : c’est en filigrane dans tout le livre. L’héroïne s’en sert pour asseoir son statut et s’affirmer face à la pression du regard des autres. Et c’est vraiment dommage que cette facette ne soit qu’induite et pas exploitée plus largement.

A ne pas savoir quoi en penser !

Bon, je fais genre, j’analyse, je critique, mais en vrai, j’en sais fichtre rien !

J’hésite entre :

=> bien, mais déjà vu. Le portrait d’une desperate housewife toute en contrôle et obsession genre Bree van de Kamp. C’est agréable, piquant mais somme toute assez banal. Rien qui fasse qu’on se relève la nuit. Et, honnêtement, je ne trouve pas cette femme si perchée que ça (à moins que je le sois aussi 🤪).

=> ou, l’air de rien, est-ce qu’on assiste à un vrai tour de force narratif ? Un style en apparence simple et accessible mais qui cache une maîtrise, une précision et une justesse diaboliques. Maud construit méticuleusement un univers miniature dans lequel elle enferme ses personnages (et nous aussi). Rien ne lui échappe, tout passe au travers de sa moulinette personnelle et ressort « prêt à déguster » sous forme de saynètes charmantes, jubilatoires et en apparence inoffensives…en apparence seulement ?

Je pense que c’est un mix des deux. C’est toujours un peu triste de ne pas partager spontanément un enthousiasme collectif au sujet d’un livre. Et dieu sait s’il en suscite. Mais bon, je ne vais pas me forcer. Ce livre est un plaisir à lire mais pas un coup de coeur.

FEU de Maria Pourchet

Quelle claque !

2 ans ! Ma dernière claque littéraire a 2 ans et c’était POUSSIÈRE D’ÉTINCELLES & VERRES FUMÉS de Mehdi Masud.

2 ans à tendre l’autre joue et attendre.  

BIM, n’en jetez plus, c’est bon, 1 partout la balle au centre ! Je viens de me prendre une baffe, mes amis 😱.

Mon dieu, que j’adore ça !

J’ai acheté FEU presque par hasard. Ce livre truste plein de sélection de prix littéraires dont le Goncourt. Je veux bien qu’on se plante sur un prix mais sur cinq ?! Une critique dit, je cite : « Le livre le plus renversant de la rentrée ». Mais renverse-moi, Maria, renverse-moi !

J’estime donc que je prends peu de risques et puis j’aime beaucoup la couverture.

J’ai quand même un doute avant d’attaquer. Le sujet d’abord. L’adultère. C’est un peu vu et revu, va falloir nous vendre du rêve Maria. Les critiques ensuite. Toutes ces louanges, ça en deviendrait presque suspect. Après tout, j’ai jamais entendu parler d’elle 🤔. Trop tard, il est dans mon sac. C’est donc parti pour FEU.

Wow ! Attachez vos ceintures !

Ça commence dès la première page. Pas d’introduction, de montée progressive, de message de prévention du genre « Attention, les mots vont tous te sauter à la gueule, prends tes précautions ». Non, rien de tout ça. c’est plutôt « Démerde-toi avec un style que t’as jamais vu, des mots secoués dans un shaker et toi avec et on espère que tu te feras pas mal en retombant ».

Je suis complètement happée. C’est déroutant, vif, acéré, fébrile. Pas toujours sûre que ce soit un français académique mais je comprends. Maria aiguise tous vos sens, elle sonde l’âme avec une précision chirurgicale.

C’est drôle aussi et caustique. Comme quand on sait qu’on va dans le mur mais qu’on a son petit orgueil alors on fait genre.

L’histoire ?

C’est l’histoire de la nuit des temps. Laure rencontre Clément. Ils vont devenir amants.

Laure est mariée mais fatiguée. A se cogner contre les murs d’une vie étriquée, à pas trouver d’issue. Ecrasée par des générations de femmes qui la regardent du haut de leurs injonctions contradictoires. Des mortes (sa grand-mère et sa mère) et des vivantes (sa fille aînée).

Clément est célibataire. Fatigué aussi, mais lui c’est de naissance. Alors, il se retrouve à parler à son chien.

Laure et Clément vont penser pouvoir se sauver mutuellement.

Bordel, que je les aime ces 2 là ! J’ai envie de les prendre dans mes bras, de les consoler, de les rassurer, de les libérer d’eux-mêmes.

Je veux que ce livre ne se termine jamais, c’est pathétique et c’est drôle. Ça me conforte dans l’idée que la vie est une farce ou une fête… selon les moments.

Et pourtant il se termine. Maria tient le rythme jusqu’à la fin et nous en offre une incroyable, presque grand-guignolesque de fin.

Ne passez pas à côté de FEU !

JE M’ÉTAIS PERDU de Francis Cabrel

Je m’étais perdu
Je recherchais des yeux
Quelque chose qui bouge
En bas, dans la rue
Des gens très malheureux
Criaient des slogans rouges
Quand je suis descendu
On m’a pris par le bras
Poussé dans le manège
Qu’est-ce que je fous là
À crier comme ça
En tête du cortège?
J’aurai ma photo
Avec mon nom en gros
En tête de la liste
Je vais être arrêté
Ils vont me tabasser
Me ficher communiste
Chaque jour quelqu’un
Veut me prendre la main
Ma donner une image
Un masque à porter
Pour mieux pouvoir après
L’enfermer dans sa cage
Moi je veux vivre plus loin
Reprenez vos papiers, vos titres et vos bulletins
Moi je veux vivre plus loin
Mais chaque jour quelqu’un
Veut me prendre la main
Me donner une image
Un masque à porter
Pour mieux pouvoir après
L’enfermer dans sa cage
Moi je garde ma voix
Pour celui qui criera
« La vie est une fête »
On va brûler tout notre temps
Et non plus seulement
N’en vivre que les miettes

https://youtu.be/iOUz1Yd3l4o

Photo Benni Valsson

LE PETIT JARDIN de Jacques Dutronc

C’était un petit jardin
Qui sentait bon le Métropolitain
Qui sentait bon le bassin parisien
C’était un petit jardin
Avec une table et une chaise de jardin
Avec deux arbres, un pommier et un sapin
Au fond d’une cour à la Chaussée-d’Antin
Mais un jour près du jardin
Passa un homme qui au revers de son veston
Portait une fleur de béton
Dans le jardin une voix chanta

De grâce, de grâce, monsieur le promoteur
De grâce, de grâce, ne coupez pas mes fleurs

C’était un petit jardin
Qui sentait bon le Métropolitain
Qui sentait bon le bassin parisien
C’était un petit jardin
Avec un rouge-gorge dans son sapin
Avec un homme qui faisait son jardin
Au fond d’une cour à la Chaussée-d’Antin
Mais un jour près du jardin
Passa un homme qui au revers de son veston
Portait une fleur de béton
Dans le jardin une voix chanta

De grâce, de grâce, monsieur le promoteur
De grâce, de grâce, ne coupez pas mes fleurs

C’était un petit jardin
Qui sentait bon le Métropolitain
À la place du joli petit jardin
Il y a l’entrée d’un souterrain
Où sont rangées comme des parpaings
Les automobiles du centre urbain
C’était un petit jardin
Au fond d’une cour à la Chaussée-d’Antin

C’était un petit jardin
Au fond d’une cour à la Chaussée-d’Antin

LES GRATITUDES de Delphine de Vigan

J’ai des préjugés !

Il y a des écrivains qui me font fuir sans aucune raison objective, vu que je ne les ai jamais lus : Marc Levy, Anna Gavalda, Tatiana de Rosnay, Guillaume Musso et … Delphine de Vigan en font partie.

Pourquoi ? Parce que ce sont les auteurs les plus lus en France ? Parce qu’ils ont du succès ? Serait-ce donc pure jalousie de ma part ? 🤔

Peut-être 😈… ou pas. Le problème est qu’ils sont partout et qu’ils sont parfaits. Ils submergent les Fnac et les librairies, ils enchaînent les critiques élogieuses et ils vendent. À Noël, c’est l’idée cadeau qui vous évite de vous planter. Quand ma liseuse m’envoie des alertes sur « Les 10 meilleurs livres de l’année » ou autre liste de best-sellers, bim, ils sont dedans. Les rares fois où j’ai vu ou lu une interview d’eux, rien ne dépasse, ils sont charmants, sensibles, spirituels et légèrement tourmentés, comme s’ils avaient une blessure ancienne et secrète (mais n’insistez surtout pas ! Elle restera secrète, mais un peu visible quand même). Parfaits, vous dis-je ! Justement, peut-être un peu trop parfaits et consensuels.

Quand ma route croise celle de Delphine…

Vous ai-je déjà parlé de mes très chers amis, Céline et Laurent ? Après m’avoir poussé au suicide en m’offrant Glaise de Franck Bouysse, ils ne désespèrent pas et récidivent avec Les Gratitudes (la question qui va finir par s’imposer c’est : me veulent-ils du mal ?). Je suis taquine, car, grâce à eux, je vais enfin découvrir Delphine !

Je commence les deux premiers chapitres… et je DÉTESTE AVOIR RAISON 😭 ! Je laisse donc la place à ma jumelle maléfique pour la suite de cette chronique.

Ce livre m’a donné envie d’étrangler des chatons.

C’est Michka. Elle est vieille. Elle ne peut plus vivre seule dans son appartement. Elle n’a pas d’enfants naturels, mais elle a une fille de cœur : Marie. Michka est prête à partir, mais elle doit réaliser une dernière chose avant, comme un solde de tout compte.

C’est plein de bons sentiments, mielleux, doux, sucrés, qui vous culpabilisent bien. Hein, toi là, oui, toi 👉 !!! Quand as-tu dit merci pour la dernière fois ? Pas un merci quand on te tient la porte. Non ! Un vrai merci, un merci qui fait chialer quand tu le dis ou quand tu le reçois ! Tu sais que les gens vont mourir ? Dépêche-toi, ingrate !!!

Je sais que c’est facile de critiquer les bons sentiments mais merde, c’est facile aussi de les surexploiter !

On veut tous de la douceur, de l’amour, de la bienveillance et des crêpes au Nutella (même si ça fait mourir les orangs-outans), moi y compris, mais à ce stade, c’est l’overdose. J’ai l’impression de lire le livre d’un calino-thérapeute.

C’est pas grave, on va se refaire sur le style et l’histoire.

Eh ben non ! C’est propre, bien écrit, rien à dire. RIEN À DIRE 😱 ! Quant à l’histoire, c’est celle qu’on pressent. Aucune surprise, aucun étonnement !

C’est ce qu’on appelle un livre bien ficelé. Sauf que ça ne suffit pas. Un livre ne doit pas être bien ficelé, ni correct, ni efficace.

Je n’ai pas aimé Les Gratitudes. C’est exactement ce à quoi je m’attendais. Comme quoi, parfois les préjugés ont du bon.

LA JAVA DU DIABLE de Charles Trenet

Un jour le Diable fit une java
Qu’avait tout l’air d’une mazurka
Valse à trois temps, il n’savait pas
Ce qu’il venait d’composer là
Aussitôt la terre entière
Par cet air fut enchantée
Des dancings aux cimetières
Tout l’monde la chantait
On la dansait à petit pas
Et bien souvent aux heures des r’pas
Le Diable venait sur sa java
Frapper du pied dans les estomacs.

Des p’tits malheurs vite commencèrent
Car ce refrain de Lucifer
Planait partout, tout d’suite appris
Circonvenant bien les esprits
Vers la fin du mois d’décembre
Un député pris de court
À la tribune de la Chambre

Dit dans son discours :
« Un, deux, trois, quatre,
Un, deux trois, quatre,
C’est mon programme est-ce qu’il vous plaît ? »
À coups d’fusil on dut l’abattre
Il expira au deuxième couplet.

La salle Pleyel n’écoutait plus
Des grands concerts un seul lui plut
Celui où l’chef d’orchestre mêla
Sébastien Bach et la java
Ronde folle, ronde folle,
Brusquement un grand acteur
Au beau milieu de son rôle
Trahit son auteur…
« Un, deux, trois, quatre,
Un, deux, trois, quatre »,
Ah quelle pagaille dans le théâtre
Les spectateurs montèrent sur scène
L’oeil en fureur et le geste obscène.

Au-d’là des mers ce fut bien pire
Le mal gagna c’est trop affreux
Il lui fallait pour son empire
Jusqu’au pôle Nord et la Terre de Feu
Mais le plus terrible ravage
Fut dans l’monde des banquiers
Où la grande java sauvage
Fit des victimes par milliers.
« Un, deux, trois, quatre,
Un, deux, trois, quatre »,
Hurlaient New York et Chicago.
L’or se vendit au prix du plâtre
Et le cigare au prix du mégot.

Puis un jour tout d’vint tranquille
On n’entendit plus d’java
Dans les champs et dans les villes
Savez-vous pourquoi ?

Parce que le Diable s’aperçut
Qu’il n’touchait pas de droits d’auteur
Tout ça c’était d’l’argent d’foutu
Puisqu’il n’était même pas éditeur
Tout ça c’était d’l’argent d’foutu
Puisqu’il n’était même pas éditeur.

Allez, remportons notre musique
Et retournons en enfer.

L’HORLOGE de Charles Baudelaire

Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit :  « Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,

Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !

Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »

LA CORRIDA de Francis Cabrel

Depuis le temps que je patiente
Dans cette chambre noire
J’entends qu’on s’amuse et qu’on chante
Au bout du couloir
Quelqu’un a touché le verrou
Et j’ai plongé vers le grand jour
J’ai vu les fanfares, les barrières
Et les gens autour

Dans les premiers moments j’ai cru
Qu’il fallait seulement se défendre
Mais cette place est sans issue
Je commence à comprendre
Ils ont refermé derrière moi
Ils ont eu peur que je recule
Je vais bien finir par l’avoir
Cette danseuse ridicule

Est-ce que ce monde est sérieux ?
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Andalousie je me souviens
Les prairies bordées de cactus
Je ne vais pas trembler devant
Ce pantin, ce minus !
Je vais l’attraper, lui et son chapeau
Les faire tourner comme un soleil

Ce soir la femme du torero
Dormira sur ses deux oreilles
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Est-ce que ce monde est sérieux ?
J’en ai poursuivi des fantômes
Presque touché leurs ballerines
Ils ont frappé fort dans mon cou
Pour que je m’incline

Ils sortent d’où ces acrobates
Avec leurs costumes de papier ?
J’ai jamais appris à me battre
Contre des poupées
Sentir le sable sous ma tête
C’est fou comme ça peut faire du bien
J’ai prié pour que tout s’arrête
Andalousie je me souviens

Je les entends rire comme je râle
Je les vois danser comme je succombe
Je pensais pas qu’on puisse autant
S’amuser autour d’une tombe
Est-ce que ce monde est sérieux ?
Est-ce que ce monde est sérieux ?


Si, si hombre, hombre
Baila, baila

Hay que bailar de nuevo
Y mataremos otros
Otras vidas, otros toros
Y mataremos otros
Venga, venga a bailar
Y mataremos otros

https://youtu.be/m1ET6SEtwbc

SAN-ANTONIO – Aux frais de la princesse – de Frédéric Dard

Si tu n’as pas lu un San-Antonio avant tes cinquante ans, tu as raté ta vie !

Autant vous dire qu’il y avait un chouïa urgence pour moi !

  • Bien évidemment que je connais de nom.
  • Bien évidemment que je sais de quoi ça parle (enquêtes policières du Commissaire San-Antonio).
  • Bien évidemment que je sais que l’écriture de Frédéric Dard est truculente, fleurie, argotique et tout le tintouin.
  • Bien évidemment que je sais que la série des San-Antonio est devenue un classique.

Mais (je ne me repose jamais 🥳) :

  • Les San-Antonio sont systématiquement rangés dans le secteur « testostérone » des rayons des Maisons de la Presse, au mieux à côté des SAS, au pire entre les revues pornographiques et de musculation (et oui, avant de soulever des filles faut soulever de la fonte – c’est pas ma meilleure mais je l’aime bien 🥳).
  • Les titres me font rire (« Le pétomane ne répond plus« , « L’année de la moule« …) mais pas de là à déclencher l’acte d’achat (ici, le marketing pour les nuls 🤣).
  • Les couvertures sont délicieusement vintages, certaines frôlant le collector, mais elles fleurent aussi le grossier roman de gare. Bon sang, non, je ne suis pas prête pour ça !

Et Frédéric, alors ?

  • J’ai toujours eu une grande sympathie pour lui, bien que ne l’ayant jamais lu et ne connaissant pas son univers. Quand il passait à la télé, c’était un vrai plaisir de le regarder et de l’écouter parler.
  • Il avait le regard tendre, parfois triste ou plutôt inquiet, mais jamais cynique ni désabusé.
  • Il était drôle, un humour qui rassemble, élégant. Un humour comme une politesse.
  • Il était cultivé, avait un vocabulaire extrêmement riche (contrairement à ce qu’il pouvait dire « J’ai commencé avec 300 mots, tous les autres je les ai inventés »).
  • Et il vénérait Céline 🤗 !
  • Comment pouvais-je ne pas aimer Frédéric 🥰 ?

Il était donc dit que je devais le lire un jour… Et ce jour est arrivé cet été.


Mais il n’était pas dit que j’aimerais !

Ben non, j’ai pas aimé.

Pourtant ça commençait bien ! J’adore les romans policiers et l’humour 🤗.

Les soixante premières pages me comblent. Je découvre une écriture qui guérirait une vache neurasthénique (non, je ne parle pas de moi 😜).

Bref, je souris, je ris aussi. L’intrigue est intrigante, le style est stylé. Les personnages sont hauts en couleur, le sexe est récurrent et au-delà du burlesque. Jouer avec les mots comme il le fait demande une culture et une maîtrise phénoménales. Je comprends qu’on puisse être fan….
Sauf que… j’ai fini par trouver ça toujours pareil, j’ai commencé à tourner en rond, lentement puis de plus en plus vite. Tant et si bien que je ne l’ai pas fini 😱.

Je ne saurai jamais ce qui est arrivé au Vieux… et franchement, je m’en fous.

Je continue d’avoir une grande tendresse pour Frédéric… Et c’est le principal !


TEARS IN HEAVEN de Eric Clapton

Would you know my name ?
If I saw you in heaven
Would it be the same ?
If I saw you in heaven

I must be strong
And carry on
‘Cause I know I don’t belong
Here in heaven

Would you hold my hand ?
If I saw you in heaven
Would you help me stand ?
If I saw you in heaven

I’ll find my way
Through night and day
‘Cause I know I just can’t stay
Here in heaven

Time can bring you down
Time can bend your knees
Time can break your heart
Have you begging please
Begging please

Beyond the door
There’s peace, I’m sure
And I know there’ll be no more
Tears in heaven

Would you know my name ?
If I saw you in heaven
Would you be the same ?
If I saw you in heaven

I must be strong
And carry on
‘Cause I know I don’t belong
Here in heaven

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