I, I will be king
And you, you will be queen
Though nothing will drive them away
We can beat them, just for one day
We can be Heroes, just for one day
And you, you can be mean
And I, I’ll drink all the time
‘Cause we’re lovers, and that is a fact
Yes we’re lovers, and that is that
Though nothing, will keep us together
We could steal time, just for one day
We can be Heroes, forever and ever
What d’you say ?
I, I wish you could swim
Like the dolphins, like dolphins can swim
Though nothing, nothing will keep us together
We can beat them, forever and ever
Oh we can be Heroes, just for one day
I, I will be king
And you, you will be queen
Though nothing will drive them away
We can be Heroes, just for one day
We can be us, just for one day
I, I can remember (I remember)
Standing, by the wall (by the wall)
And the guns, shot above our heads (over our heads)
And we kissed, as though nothing could fall (nothing could fall)
And the shame, was on the other side
Oh we can beat them, forever and ever
Then we could be Heroes, just for one day
We can be Heroes
We can be Heroes
We can be Heroes
Just for one day
We can be Heroes
We’re nothing, and nothing will help us
Maybe we’re lying, then you better not stay
But we could be safer, just for one day
Oh-oh-oh-ohh, oh-oh-oh-ohh, just for one day
PROFONDEMENT SUPERFICIEL de Alex Beaupain
Plus le temps va plus je me creuse
Une mine à ciel ouvert
Une vraie Vallée de Chevreuse
Un chantier, une carrière
Mais de ces fouilles
Rien ne ressort
Ni fer ni rouille
Ni pierre ni or
OrC’est peut-être moi
Le moineau sans cervelle
La coquille de noix
Vidé de l’essentiel
Profondément superficielPlus le temps va plus je me creuse
Des sillons sur le visage
Et dans le cœur comme une perceuse
Un derrick en plein forage
Mais ça ne donne rien de probant
Ni noir carbone, ni blanc diamant
NonC’est peut-être moi
Le moineau sans cervelle
La coquille de noix
Vidé de l’essentiel
Profondément superficielC’est tellement rien à l’intérieur
Ça résonne comme une cathédrale
Cet écho naturel d’ailleurs
Pour mes chansons ça sonne pas malEt si c’était moi
Le moineau sans cervelle
La coquille de noix
Vidé de l’essentiel
Profondément superficiel
LES ELEPHANTS de Leconte de Lisle
Le sable rouge est comme une mer sans limite,
Et qui flambe, muette, affaissée en son lit.
Une ondulation immobile remplit
L’horizon aux vapeurs de cuivre où l’homme habite.Nulle vie et nul bruit. Tous les lions repus
Dorment au fond de l’antre éloigné de cent lieues,
Et la girafe boit dans les fontaines bleues,
Là-bas, sous les dattiers des panthères connus.Pas un oiseau ne passe en fouettant de son aile
L’air épais, où circule un immense soleil.
Parfois quelque boa, chauffé dans son sommeil,
Fait onduler son dos dont l’écaille étincelle.Tel l’espace enflammé brûle sous les cieux clairs.
Mais, tandis que tout dort aux mornes solitudes,
Lés éléphants rugueux, voyageurs lents et rudes
Vont au pays natal à travers les déserts.D’un point de l’horizon, comme des masses brunes,
Ils viennent, soulevant la poussière, et l’on voit,
Pour ne point dévier du chemin le plus droit,
Sous leur pied large et sûr crouler au loin les dunes.Celui qui tient la tête est un vieux chef. Son corps
Est gercé comme un tronc que le temps ronge et mine
Sa tête est comme un roc, et l’arc de son échine
Se voûte puissamment à ses moindres efforts.Sans ralentir jamais et sans hâter sa marche,
Il guide au but certain ses compagnons poudreux ;
Et, creusant par derrière un sillon sablonneux,
Les pèlerins massifs suivent leur patriarche.L’oreille en éventail, la trompe entre les dents,
Ils cheminent, l’oeil clos. Leur ventre bat et fume,
Et leur sueur dans l’air embrasé monte en brume ;
Et bourdonnent autour mille insectes ardents.Mais qu’importent la soif et la mouche vorace,
Et le soleil cuisant leur dos noir et plissé ?
Ils rêvent en marchant du pays délaissé,
Des forêts de figuiers où s’abrita leur race.Ils reverront le fleuve échappé des grands monts,
Où nage en mugissant l’hippopotame énorme,
Où, blanchis par la Lune et projetant leur forme,
Ils descendaient pour boire en écrasant les joncs.Aussi, pleins de courage et de lenteur, ils passent
Comme une ligne noire, au sable illimité ;
Et le désert reprend son immobilité
Quand les lourds voyageurs à l’horizon s’effacent.
CONTRADICTIONS de Esther Granek
Contradictions
Ils cohabitent en moi.
Se battent sans qu’on le voie :
Le passé le présent
Le futur et maintenant
L’illusion et le vrai
Le maussade et le gai
La bêtise la raison
Et les oui et les non
L’amour de ma personne
Les dégoûts qu’elle me donne
Les façades qu’on se fait
Et ce qui derrière est
Et les peurs qu’on avale
Les courages qu’on étale
Les envies de dire zut
Et les besoins de lutte
Et l’humain et la bête
Et le ventre et la tête
Les sens et la vertu
Le caché et le nu
L’aimable et le sévère
Le prude et le vulgaire
Le parleur le taiseux
Le brave et le peureux
Et le fier et le veule…
Pour tout ça je suis seule.
J’AIME L’ARAIGNÉE de Victor Hugo
J’aime l’araignée et j’aime l’ortie,
Parce qu’on les hait ;
Et que rien n’exauce et que tout châtie
Leur morne souhait ;
Parce qu’elles sont maudites, chétives,
Noirs êtres rampants ;
Parce qu’elles sont les tristes captives
De leur guet-apens ;
Parce qu’elles sont prises dans leur oeuvre ;
Ô sort ! fatals noeuds !
Parce que l’ortie est une couleuvre,
L’araignée un gueux;
Parce qu’elles ont l’ombre des abîmes,
Parce qu’on les fuit,
Parce qu’elles sont toutes deux victimes
De la sombre nuit…
Passants, faites grâce à la plante obscure,
Au pauvre animal.
Plaignez la laideur, plaignez la piqûre,
Oh ! plaignez le mal !
Il n’est rien qui n’ait sa mélancolie ;
Tout veut un baiser.
Dans leur fauve horreur, pour peu qu’on oublie
De les écraser,
Pour peu qu’on leur jette un oeil moins superbe,
Tout bas, loin du jour,
La vilaine bête et la mauvaise herbe
Murmurent : Amour !
TOUTE LA LUMIÈRE QUE NOUS NE POUVONS VOIR de Anthony Doerr
Autant attaquer direct : j’ai adoré ce livre… mais…
Ce livre est, ce que les anglais appellent, un page-turner.
Il est totalement addictif. Dès le début, vous êtes pris au piège. Si vous n’avez pas envie de dévorer 704 pages, ne commencez pas !
Pourquoi l’avoir choisi ? Vous allez voir… Je suis d’un prévisible 😫😫😫 !
Déjà, il a reçu le Prix Pulitzer, la récompense suprême et j’adoooore les récompenses (un vrai chien de chasse 🐶).
Ensuite, le titre. Je le trouve magnifique. La promesse d’un récit hors norme et exigeant, avec son lot de souffrances et d’espérances. La perspective d’un mystère plus grand que nous. Au fil du livre, vous saisissez ses multiples sens. Rarement bouquin aura eu un titre aussi juste.
Enfin, le genre. Il s’agit d’un roman historique (l’histoire, ma passion 🤩). Durant la seconde guerre mondiale, l’auteur nous entraîne en Allemagne, des régions minières dévastées à Berlin, et, en France, du Paris occupé à Saint Malo martyrisé.
Bref, au vu de mes penchants et de mes critères de sélection, je jouais la SÉ-CU-RI-TÉ !
Effectivement, je l’ai englouti. Je ne voulais rien faire d’autre. J’ai annulé un déjeuner, veillé jusqu’à deux heures du matin, fait semblant d’écouter Népoux et mes filles (ça aurait pu marcher si Népoux ne me connaissait aussi bien 😤). Je souhaitais que ce livre ne s’arrête jamais tout en étant impatiente d’arriver à la fin.
Tout est fait pour vous tenir en haleine. Une succession de chapitres courts (187) qui raconte deux destins parallèles. Werner, le jeune orphelin allemand, passionné de transmissions et de sciences en général, vite repéré par la Wehrmacht pour son génie. Marie-Paule, jeune française aveugle, dont la curiosité pour la nature est, à la fois, un échappatoire à son handicap et à la guerre qui gronde et emporte tout autour d’elle.
Vous vous projetez totalement dans cette fresque, vous êtes Werner, vous êtes Marie-Laure. Vous croisez toute une galerie de personnages attachants, émouvants, courageux, lâches, abjects ou cruels. Ceux qui se repaissent de violence, de cruauté et ceux qui la subissent. Les bourreaux, les victimes, quelques héros et beaucoup de salauds.
Werner et Marie-Laure sont les lueurs d’espoir dans l’obscurité qui engloutit le monde. Ils représentent la même chose : l’innocence, la bonté, l’humanité, la rareté…
Pendant tout le livre, m’est revenu en mémoire, une phrase de mon professeur de maths de seconde « Toutes droites parallèles finissent inévitablement par se rejoindre à plus l’infini ».
Alors, bordel, quand est-ce que deux destins parallèles finissent par entrer en collision ?
Et pourtant, il y a un « mais »…
OK, cette saga vous embarque, vous êtes immergé dans l’histoire, cueilli par l’émotion. Mais, bon sang, ce n’est pas un Pulitzer, loin s’en faut !
« Véritable phénomène d’édition aux Etats-Unis, salué par l’ensemble de la presse comme le meilleur roman de l’année, le livre d’Anthony Doerr possède la puissance et le souffle des chefs-d’œuvre » !
Du souffle, il en a, mais de là à le qualifier de meilleur roman de l’année et de chef-d’œuvre !!! Si c’est vraiment le cas, on peut dire que l’année 2015 aura été une année noire pour la littérature américaine ! Les critiques ont écrit leur article après un séminaire dans le Beaujolais, pas possible autrement !
C’est rythmé, avec une qualité narrative indéniable. On sent l’amour de l’auteur pour Saint-Malo, le travail de documentation est incroyable. Qu’un américain puisse écrire aussi bien, sur l’Europe en général et la France en particulier, force le respect.
Mais c’est aussi naïf, candide, un peu facile. Une belle histoire, un peu triste, qui répond exactement aux attentes du lecteur. C’est bien ça le problème ! Je n’attends pas d’un livre qu’il réponde uniquement à mes attentes ! Je veux qu’il m’emmène là où je suis incapable d’aller seule, qu’il me fasse grandir. Passer un moment, aussi agréable soit-il, n’est pas une promesse suffisante pour un Pulitzer.
Si je dois le comparer à mes lectures antérieures, je pense aux Piliers de la Terre de Ken Follett ou encore La vérité sur l’affaire Harry Quebert de Joël Dicker. Des livres diablement efficaces, de très jolis moments mais pas des chefs-d’œuvre !
L’ALBATROS de Charles Baudelaire
La poésie, cet art si futile et si indispensable.
Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
À peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d’eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
IL Y A de Jean-Jacques Goldman
Il y a
Du thym, de la bruyère
Et des bois de pin
Rien de bien malin
Il y a
Des ruisseaux, des clairières
Pas de quoi en faire
Un plat de ce coin
Il y a des odeurs de menthe
Et des cheminées
Et des feux dedans
Il y a
Des jours et des nuits lentes
Et l’histoire absente
Banalement
Et loin de tout, loin de moi
C’est là que tu te sens chez toi
De là que tu pars, où tu reviens chaque fois
Et où tout finira
Il y a
Des enfants, des grands-mères
Une petite église
Et un grand café
Il y a
Au fond du cimetière
Des joies, des misères
Et du temps passé
Il y a
Une petite école
Et des bancs de bois
Tout comme autrefois
Il y a
Des images qui collent
Au bout de tes doigts
Et ton cœur qui bat
Et loin de tout, loin de moi
C’est là que tu te sens chez toi
De là que tu pars, où tu reviens chaque fois
Et où tout finira
Et plus la terre est aride, et plus cet amour est grand
Comme un mineur à sa mine, un marin à son océan
Plus la nature est ingrate, avide de sueur et de boue
Parce que l’on a tant besoin que l’on ait besoin de nous
Elle porte les stigmates de leur peine et de leur sang
Comme une mère préfère un peu son plus fragile enfant
Et loin de tout, loin de moi
C’est là que tu te sens chez toi
De là que tu pars, où tu reviens chaque fois
Et où tout finira

DIRTY DIANA de Michael Jackson
So take your weight off of me
I know your every move
So won’t you just let me be
I’ve been here times before
But I was too blind to see
That you seduce every man
This time you won’t seduce me
Hey baby do what you please
I have the stuff the you want
I am the thing that you need
She looked me deep in the eyes
She’s touchin’ me so to start
She says there’s no turnin’ back
She trapped me in her heart
Dirty Diana, nah
Dirty Di-ana, nah
Dirty Diana
Let me be!
Oh no
Oh no
She knows when they come to town
Every musician’s fan after the curtain comes down
She waits at backstage doors
For those who have prestige
Who promise fortune and fame
A life that’s so carefree
Hey baby do what you want
I’ll be your night lovin’ thing
I’ll be the freak you can taunt
And I don’t care what you say
I want to go too far
I’ll be your everything
If you make me a star
Dirty Diana, nah
Dirty Di-ana, nah
Dirty Diana
Dirty Diana, nah
Dirty Diana, nah
Dirty Diana, nah
Dirty Diana
Diana!
Diana!
Dirty Diana!
It’s Diana! Yeah, yeah
‘Cause I’m real tired you see
But I hate sleppin’ alone
Why don’t you come with me
I said my baby’s at home
She’s probably worried tonight
I didn’t call on the phone to
Say that I’m alright
She said I’m all yours tonight
At that I ran to the phone
Sayin’ baby I’m alright
I said but unlock the door.
Because I forgot the key.
She said he’s not coming back
Because he’s sleeping with me
Dirty Diana, nah
Dirty Di-ana, nah
Dirty Diana, nah
Dirty Diana, nah
Dirty Diana, nah
Dirty Di-ana, nah
Dirty Diana
Come on!
Come on!
Come on!
Come on!
A CELLE QUI EST TROP GAIE de Charles Baudelaire
Ce poème, issu des Fleurs du Mal, fut interdit car contraire à la morale religieuse et publique.
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.Le passant chagrin que tu frôles
Est ébloui par la santé
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules.
Les retentissantes couleurs
Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l’esprit des poètes
L’image d’un ballet de fleurs.
Ces robes folles sont l’emblème
De ton esprit bariolé ;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t’aime !
Quelquefois dans un beau jardin
Où je traînais mon atonie,
J’ai senti, comme une ironie,
Le soleil déchirer mon sein ;
Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon coeur,
Que j’ai puni sur une fleur
L’insolence de la Nature.
Ainsi je voudrais, une nuit,
Quand l’heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
Comme un lâche, ramper sans bruit,
Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,
Et, vertigineuse douceur !
A travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T’infuser mon venin, ma soeur !