Poème issu du recueil « Liturgies intimes »
Petit Jésus qu’il nous faut être,
Si nous voulons voir Dieu le Père,
Accordez-nous d’alors renaîtreEn purs bébés, nus, sans repaire
Qu’une étable, et sans compagnie
Qu’une âne et qu’un bœuf, humble paire ;D’avoir l’ignorance infinie
Et l’immense toute-faiblesse
Par quoi l’humble enfance est bénie ;De n’agir sans qu’un rien ne blesse
Notre chair pourtant innocente
Encor même d’une caresse,Sans que notre œil chétif ne sente
Douloureusement l’éclat même
De l’aube à peine pâlissante,Du soir venant, lueur suprême,
Sans éprouver aucune envie
Que d’un long sommeil tiède et blême…En purs bébés que l’âpre vie
Destine, — pour quel but sévère
Ou bienheureux ? — foule asservieOu troupe libre, à quel calvaire ?
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