Il y a BD… et BD
Quand on me parle de BD, je pense à Tintin, Astérix, je pense aux livres de Pénélope Bagieu, Fab Caro... Bref, des bandes dessinées ou romans graphiques légers, drôles, divertissants, instructifs. Ça se lit vite, c’est une pause lecture agréable entre deux pavés… Evidemment, je pense à une exception, Maus, d’Art Spiegelman, mais, hormis ce livre, la BD a toujours été synonyme, pour moi, de ludisme.
Je savais très bien qu’en lisant V pour Vendetta, je n’allais pas rire à m’en faire une descente d’organes, mais, whaouuuuu, que ce soit le traitement graphique ou l’histoire, accrochez-vous !
Pourquoi lire « V pour Vendetta » ? Surtout maintenant ?
D’abord, parce que je voue une admiration sans borne à Alan Moore depuis que j’ai vu un documentaire sur lui, sur Arte. Ce type est génialissime, totalement hors-norme ! Pour en savoir plus, vous pouvez retrouver ici, l’article que j’avais écrit sur lui, à l’époque.
Ensuite, parce que V pour Vendetta est un classique, totalement culte. C’est, non seulement, une référence culturelle, mais également sociologique. Pour l’anecdote, cette BD est à l’origine du masque des Anonymous. Il FAUT l’avoir lu, histoire de mourir moins bête.
Zou ! C’est donc parti !
C’est pas une BD, c’est un manifeste 😱
Le pitch est simple : l’Afrique, les USA et l’Europe ont disparu suite à une guerre nucléaire. L’Angleterre est devenu un pays totalitaire aux mains d’un pouvoir fasciste qui contrôle tout (remarquez, c’est le principe👌). Un mystérieux homme masqué va, en quelques coups d’éclat, réussir à ébranler le pouvoir.
Certes, le sujet est déjà vu, on pense à toutes les dystopies dont la plus célèbre, 1984 de George Orwell. Mais, ici, le scénario fait toute la différence et réussit à nous raconter une histoire unique, celle d’un parcours initiatique, celui de Evey, la jeune fille que le héros sauve dès le début de l’histoire. Et ce parcours vous touche, vous questionne, vous oblige à vous situer. Le récit est tellement dense et exigeant !
C’est bourré de références historiques et culturelles (et encore, j’ai du en zapper plein 😱). Il y a de nombreux personnages qui représentent tous un tempérament humain, qu’il soit glorieux ou misérable. Plus la fin approche, plus la cadence et la narration deviennent bouillonnantes.
L’atmosphère y est sombre, sinistre, lugubre. Le traitement graphique est hyper réaliste, rythmé par des effets d’une richesse incroyable. Moi qui ai l’habitude de me focaliser sur le texte et de passer rapidement sur les dessins, j’en ai pris plein les yeux.
C’est comme si Alan livrait une sorte de manifeste du citoyen. Comme s’il mettait toutes ses valeurs, ses convictions, ses engagements dans ce livre qui s’apparente à un livre « testament » (même s’il n’avait pas l’âge de faire un testament quand il l’a écrit).
Les anglais sont vraiment très forts pour dénoncer les dérives de l’autoritarisme et ils ont un don pour imaginer et raconter des dystopies. ❤️ avec les mains pour Orwell, Huxley et Alan 🤩.
Pour conclure, cette BD est géniale ! J’envie celles et ceux qui ne l’ont jamais lue et qui vont la découvrir !
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