Après « Toujours faire confiance à ses préjugés », je lance « Ne jamais lire un livre dont la tête de l’auteur ne vous revient pas » !
Ben oui, la tête de Stephen King m’a toujours perturbée.
Hyper flippante ! A croire que le physique conditionne le genre littéraire. J’ai du mal à regarder une interview de lui. Je n’arrive pas à me concentrer sur ce qu’il dit, hypnotisée que je suis par son visage. Un visage trop symétrique, de trop petits yeux, une mâchoire d’ogre trop carrée, tout est trop ! Et sa bouche 😱, on en parle de sa bouche ? Immense, fine, cruelle. qui laisse entrevoir une dentition digne d’un cannibale sadique 🥶.
Pourtant il semble sympathique, le bougre ! Drôle, accessible, charmant. Forcément ! C’est un piège ! Tous les psychopathes sont adorables, c’est comme ça qu’ils attirent leurs victimes.
En plus, il est partout !
C’est le Barbara Cartland de l’horreur, j’ai l’impression qu’il sort un livre tous les 3 mois. Comme si ça ne suffisait pas, il écrit également sous un pseudonyme. Et quand il fait une pause, c’est le cinéma qui prend le relais. Bref, impossible de l’éviter sauf à se confiner chez soi, sans sortir, mais QUI FERAIT ÇA, HEIN ???!!!! (désolée, mes nerfs lâchent 😫).
Partant des principes éculés suivants :
- si on en parle, ça doit être bien
- j’ai énormément de temps devant moi
- le confinement me donne la capacité de concentration d’une huître, donc simplicité et suspense, c’est tout indiqué
- je veux pas mourir idiote
Zou ! Maintenant, il ne me reste plus qu’à choisir un titre.
Misery
Pourquoi ? Parce que.
- C’est d’actualité : un confinement forcé avec une folle furieuse.
- C’est réaliste, pas de doigt de fantastique ni de lichette de surnaturel. Parfait pour une cartésienne comme moi.
- Je me souviens avoir voulu voir le film à sa sortie pour la grande Kathy Bates.
Un écrivain à succès est victime d’un accident de la route. Il est recueilli par une psychopathe qui le retient prisonnier dans une maison isolée. Psychopathe mais fan de ses livres, elle va l’obliger à écrire contre son gré… Contre ? Vraiment ?
Voilà, c’est un peu court comme Pitch… contrairement au livre. Qu’il est long 😱, j’ai cru ne jamais en venir à bout.
Il y a les bonnes nouvelles.
L’intrigue est séduisante : un huis-clos entre la victime et son bourreau, ça se mange sans faim. Une liberté narrative surprenante (en tous cas, qui m’a surprise). Je m’attendais à quelque chose de plus linéaire, classique, policé. Les différences de styles permettent de rythmer et de nourrir l’histoire. Ils mettent en exergue les états que traversent le héros, qu’ils soient psychologiques ou physiques. Tout y passe, ses souffrances, ses peurs, ses frustrations, sa rage, son dégoût, ses espoirs. Le héros va suivre à la lettre cette citation « Si tu ne connais ni ton adversaire ni toi-même, à chaque bataille tu seras vaincu. » pour se livrer à une introspection sans compromis de lui, de son talent d’écrivain, de ses faiblesses, de ses addictions. Se connaître n’est pas suffisant. Cloué au lit, à la merci de cette tarée de compétition, l’écrivain se sert de son imagination pour la cerner, l’analyser, la comprendre.
Mais il y a aussi des mauvaises nouvelles…
Si j’étais l’éditeur de Stephen, permettez-moi de vous dire que je l’aurai obligé à sabrer violemment. Bon sang, c’est trop long ! J’avais envie de hurler « Stop ! C’est bon, on a compris l’idée ».
Enfin et surtout, ça ne fait pas peur. Une fois passé les premiers chapitres, je voulais m’assurer de la fin mais je la pressentais. Du coup, exit les notions de suspense et de terreur.
C’est bien dommage, car en ce moment, je suis une excellente cliente.
Bref, j’ai lu du Stephen King… et je vais passer à autre chose.
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