la peur toute-puissante qui instille
son venin en chacune de nos fibres
la peur de la faim de la misère de la maladie de la mort
la peur d’achever sa vie dans le camp des vaincus
des laissés-pour-compte
ceux-là que jamais nul n’écoute
et née d’une autre origine mais aiguisée par ces peurs
la faim d’une existence enfin dégagée de ses laideurs
ces fardeaux ces frontières
des fatalités qui nous oppriment
se haïssent cette peur et cette faim
qui sont toujours à se défier
ne connaissent d’autre échange
que le pugilat
mais celui qui reçoit les coups qu’elles se portent
il ne peut mettre fin au combat
donc subir toujours subir
et le tourment de savoir
qu’il n’y aura aucun répit
aucune issue
que jusqu’à la tombe
ces deux forcenées
lui dicteront leur loi
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