LE VESTIBULE DES CAUSES PERDUES de Manon Moreau

En marche !

Je n’ai pas attendu Emmanuel Macron pour être une marcheuse ! Mes parents détestaient la voiture. Pour la prendre, il fallait vraiment une raison valable. Quand nous étions en vacances, pour les trajets de moins de 10 kilomètres, ils privilégiaient la marche ou le vélo. Autant vous dire que j’ai pédalé dans ma jeunesse ! Mais qu’est-ce que c’est agréable !

On a tendance à oublier de prendre son temps, de regarder autour de soi. C’est toujours la course, entre les commissions (grand-mère, sors de ce corps 😜), les activités des enfants, le boulot, les sorties, l’objectif c’est d’aller vite, de respecter le programme, de réussir à tout faire rentrer dans un laps de temps le plus restreint possible.

La marche c’est le contraire, c’est ne pas regarder l’heure, c’est découvrir (tiens, je n’avais jamais remarqué cette porte cochère), c’est ne pas avoir de but, accepter de se perdre. C’est surtout prendre le risque de se retrouver seule et face à soi. Vous trouvez votre rythme, de même que votre vue devient de plus en plus aiguisée et avide de nouveautés et de beautés, vos pensées se délestent du superflu et ne reste que ce qui, inconsciemment, est peut-être essentiel.

La marche, c’est aussi découvrir ses limites et les dépasser. La première fois qu’on a réussi à faire marcher nos filles presque 10 heures d’affilée, c’était à New-York. Elles ne s’en sont même pas rendues compte tellement ça grouillait à chaque coin de rue.

La marche a toujours été un moyen pour moi. Moyen de me déplacer, de prendre l’air, d’explorer une région, de sortir les chiennes 😤😤😤.

Mais un livre a tout changé !

Les causes perdues, c’est mon dada !

Ce livre était fait pour moi ! Quand je suis tombée sur le titre, Le vestibule des causes perdues, je l’ai pris, ne sachant même pas de quoi ça parlait !

Et je n’ai pas regretté. Au début, j’ai pensé que le sujet – un pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle – avait, finalement, peu d’importance, c’était un prétexte pour parler de gens différents, esquintés par la vie, qui n’auraient jamais du se croiser. Mais le choix du pèlerinage n’est pas un hasard, peu d’aventures permettent ce genre de rencontres. Il ne s’agit pas de religion (très peu présente dans ce roman) mais de valeurs, de douceur, de bienveillance, de générosité, d’humanisme, de tolérance.

Il y a Le Breton, Enrique, Mara, Sept Lieues, Flora et d’autres encore. Ils sont aussi différents qu’on peut l’être, un retraité, une bourgeoise, un cow-boy, une timide…

Ils ont tous souffert, sont en marge, sans place véritable dans la société. Que cherchent-ils ? La rédemption ? Un secours illusoire ? La vérité ? Leur vérité ?

C’est, en tout cas, leur dernière chance. Et, au gré des rencontres, du chemin parcouru, ils se reconstruisent. Marcher pour marcher, marcher vers soi. Ils trouvent une place, une raison qui leur dit que chaque vie compte, que LEUR vie compte.

On sait (ou du moins on espère) qu’ils sont changés, armés pour reprendre le contrôle de leur destinée.

C’est émouvant, drôle, on s’attache à tous les personnages, c’est tendre sans être mièvre.

C’est une brise d’air chaud qui s’infiltre en vous et qui vous rend joyeux.

Depuis, j’ai envie, moi aussi, de marcher pour marcher, et, pourquoi pas d’aller à Saint Jacques de Compostelle ?

 

 

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