Un livre, ça pèse !
Il y a quelques mois je me suis laissée tenter et j’ai acheté une liseuse.
– Toutes les bibliothèques de la maison sont « ras la gueule » mais on ne veut se séparer de rien
– On part en vacances avec un sac de livres qui pèse une tonne et on n’en lit pas le quart…parce que c’est les vacances
– Il y a toujours des nouveautés qui nous attirent et viennent augmenter notre stock
J’avais un doute sur l’abandon du livre papier qui procure un tel plaisir mais il y avait urgence !
La Fnac, cet eldorado !
Me voilà partie à la Fnac !
J’en étais à regarder les liseuses avec mon air de bovin qu’on conduit à l’abattoir, complètement perdue entre les formats, les « attention à la lumière bleue », la capacité de stockage, la batterie, la bibliothèque etc.
Un vendeur a vu que j’étais larguée et commence à tout m’expliquer.
Ma crainte principale était d’être face à un catalogue trop réduit et de ne pas pouvoir trouver tous les livres que je voulais.
Bref, je le teste et lui donne six titres un peu « pointus ». Pas démonté, il me les trouve tous.
En deux minutes il m’a vendu le dernier modèle KOBO. Zou ! Emballé, c’est pesé !
Ma liseuse, mon précieux…
La lecture est agréable et fluide, je règle le texte comme je veux, je peux prendre des notes (bon, je n’en prends jamais mais je fais genre), si je ne connais pas un mot j’accède directement à sa définition. Bref, je nage dans le bonheur.
Forcément quand je découvre quelque chose, je saoule tout le monde avec.
J’essaie de vendre la liseuse à mon népoux et mes gosses qui, comme d’habitude, me font des grands sourires et battent en retraite.
Je me rabats donc sur mes parents. Ma mère lit beaucoup (lentement mais beaucoup). Je la prends donc comme cobaye. « Tu vois c’est génial, tu peux même grossir le texte si tu n’y vois pas bien, ça ne fait pas mal aux yeux, ce serait un super cadeau de Noël tu ne trouves pas ? ».
Les chiens ne faisant pas des chats, elle me regarde d’un air méfiant et me teste : « ta liseuse, je suis sûre qu’elle n’a pas CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS ».
Wopitain, le gros couloir temporel !
L’évocation de ce titre me renvoie brutalement 35 ans en arrière.
Je me rappelle de tout !
Le livre de la Bibliothèque Verte, la couverture surannée, avec 4 dames (aux chapeaux verts of course) sous un parapluie, et, au premier plan, une jeune fille délurée.
Petite, en vacances chez mes grand-parents, j’avais trouvé ce vieux livre que j’avais adoré.
Grosse pression, donc, de ma mère ! Je tape (sans y croire) le titre sur ma liseuse… et YALLAH, le miracle se produit, le livre apparaît !
Ma daronne était scotchée (et moi aussi mais je me suis bien gardée de lui montrer).
Puisque je l’avais trouvé, je devais le relire.
Délicieusement désuet mais pas nunuche
Ce livre, écrit en 1921, est un pur plaisir. C’est l’histoire d’Arlette, jeune orpheline parisienne, qui trouve refuge chez ses cousines provinciales, quatre vieilles filles totalement rigides. Arlette, avec sa fraîcheur, son insolence, sa liberté, va bousculer la vie bien réglée de ces dames.
C’est à la fois une confrontation Paris / Province et de générations.
C’est touchant, on sourit, on est ému… et puis c’est la Bibliothèque verte donc ça se lit facilement.
J’avais peur d’être déçue car on idéalise toujours ses lectures d’enfance. Et bien non ! J’ai retrouvé la même atmosphère, la même joie… J’ai adoré !
Je vous conseille cette parenthèse enchantée qui est aussi régressive que de revoir Mary Poppins !
Merci pour tous ces bons conseils à la fois régressifs et avant gardistes (la liseuse) 😜 ça donne des idées
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Merci pour votre commentaire, ça me motive pour continuer 😊
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J’aime votre plume, cette façon ludique de décrire les choses, ne changez surtout rien. Je n’ai pas lu ces dames aux chapeaux verts quand j’étais jeune mais ça doit être très sympa.
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Merci beaucoup, ça me fait très plaisir😊
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