REBECCA de Daphné du Maurier

 

J’ai rêvé l’autre nuit que je retournais à Manderley

Cette phrase, célébrissime, me met dans tous mes états.
C’est la seule phrase qui a un tel pouvoir d’évocation sur moi.
Je suis immédiatement transportée sur un sentier qui traverse d’abord un jardin rempli de fleurs odorantes, puis une lande sauvage pour, enfin, déboucher sur une crique de sable blanc. Le tout battu par un vent bien british, avec mes deux chiens sur les talons (ce passage est un peu ridicule car j’ai un yorkshire et un bichon nain, très loin des chiens d’extérieur tel Jasper). Derrière moi, une imposante demeure, à la fois majestueuse et chaleureuse où m’attendent mon népoux et Nestor, le majordome prêt à nous servir le thé (je ne me suis pas mangé du Tintin toute ma jeunesse pour rien).
Je rentre trempée (c’est comme ça, il ne doit PAS faire beau à Manderley, ça gâcherait tout, ça rendrait le lieu trop commun) mais heureuse.
Nestor prend mon imperméable, s’occupe des deux chiens (qui, mouillés, tiennent plus du rat que du chien) et je rejoins mon népoux dans la bibliothèque où je m’affale sur le fauteuil devant la cheminée.
Rhaaaaaaaaaa, c’est pas compliqué quand même, j’ai le népoux, j’ai les chiens, il ne me manque que le château en Cornouailles et Nestor.

Comment j’ai connu Rebecca ?

J’étais une jeune adolescente absolument désagréable (personnellement, à la place de mes parents, je me serais abandonnée), qui ne savait pas comment occuper ses vacances. Donc j’errais dans la bibliothèque à la recherche de lectures. Un jour, je tombais sur un vieux livre de poche qui avait bien vécu. Sur la couverture, dessinée, une magnifique jeune femme blottie dans un imperméable, sur une plage déserte.
Le titre, simple, REBECCA, empreint de mystère.
La jeune femme tirant la gueule comme moi, je choisis ce livre (des fois ça tient à peu de choses).

J’ai englouti ce livre

Je l’ai lu en une journée, non-stop, ne faisant rien d’autre.
Tout m’envoûtait, la jeune fille pauvre, mal à l’aise et maladroite, l’homme mûr inaccessible, prisonnier de son passé, le fantôme de la sublime Rebecca, cette salope de Madame Danvers, l’ambiance mystérieuse, oppressante, et, bien sûr, Manderley.
Un domaine magnifique et sauvage, une mythologie à lui tout seul, à la fois témoin de fastes passés et de drames enfouis.
Manderley, qui, même des années après avoir refermé ce livre, continue de vous habiter.

Ce livre est devenu un classique de la littérature anglaise.
J’ai voulu lire d’autres livres de l’auteure pour retrouver un univers aussi prégnant.
J’ai enchaîné sur L’auberge de la Jamaïque… et j’ai été déçue. Bien sûr l’histoire est séduisante mais je n’ai jamais retrouvé l’intensité ressentie à la lecture de Rebecca.

Une passation s’imposait

Mes filles DEVAIENT lire Rebecca. La Grande a bien daigné vouloir le commencer (après des mois de lobbying intensif). Le début a été poussif, elle le lisait uniquement pour me faire plaisir (et, accessoirement, que je lui foute la paix). Mais quel bonheur quand j’ai vu qu’elle était, très vite, happée par l’histoire, le livre toujours à main, pour découvrir, enfin, le dénouement. Sa sœur cadette l’a commencé (pour les mêmes raisons) mais n’a jamais dépassé la soixantième page (entre-temps elle a vu le film, grrrr).
Quand à l’autre « je te PROMETS, je te JURE qu’un jour je le lirai ». Ouais, c’est ça….

La roue tourne

Tout n’est pas perdu, puisqu’elles réclament de revoir le film d’Hitchcock et que c’est au tour de ma grande de me harceler pour que je lise Ma cousine Rachel !!!

D’ailleurs, si vous l’avez lu, n’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé !

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